Présenté dans le cadre du Festival du Monde Arabe.

Une soirée double sous le signe de la contestation avec Emel Mathlouti et Imed Jemaa. En mouvements et en sonorités, deux artistes chantent la jeune Tunisie et réveillent des rêves profonds, des tentations enfouies et de puissants désirs de liberté. 

Emel Mathlouthi, qui a rayonné au milieu de la foule des insurgés lorsqu’elle a interprété Kelmti horra ou Ma parole est libre, revient à Montréal souffler le renouveau et rendre un vibrant hommage à son pays. Véritable icône de la révolution tunisienne, Emel rejoint la cohorte de ces artistes rebelles et insoumis par l’entremise d’une voix à couper le souffle ! Dotée d’une capacité étonnante à adapter sa voix à une multitude de registres et de genres musicaux, elle passe aisément du lyrisme oriental à l’impétuosité du rock, de la légèreté du trip hop à la puissance du flamenco, apportant une touche inédite à la musique tunisienne moderne. Ses prouesses vocales lui ont valu de belles collaborations avec d’éminents artistes, notamment Tricky, CharlElie Couture et Jean-Jacques Milteau, ainsi que des rapprochements avec les grandes voix de Joan Baez, Fayrouz ou encore Amalia Rodriguez.  

Tout en inscrivant sa gestuelle entre la continuité de la spirale propre à la calligraphie arabe et les ruptures chaotiques du quotidien, Imed Jemaa livre au public sa vision corporelle de la révolution tunisienne. Chorégraphe et danseur classique et contemporain, il remonte aux cultes de possession des anciens esclaves subsahariens pour exprimer une réalité moderne faite d’oppression et de libération, de mort et d’espoir. Présenté en 2004 à Tangente dans le cadre du FMA, Imed connaît une renommée internationale qui lui a surtout valu la médaille d’argent de la meilleure chorégraphie pour les Jeux de la Francophonie en 1994. 

La Tunisie veut… une soirée mariant lyrisme et véhémence, un porte-voix sans frontières d’une jeunesse avide de liberté.  

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