Inscrivez-vous
Des offres exclusives et événements gratuits
Chaque passage de Wen Wei Wang dans notre métropole attire les adeptes de la danse contemporaine comme une invitation à partager la table d’un grand chef séduit le gastronome. Couleurs, subtils arrangements, étonnant mariage de réalités opposées, tout concourt à la satisfaction des sens.
Après avoir invité ses interprètes à chausser les minuscules souliers que portent les femmes de l’opéra chinois (Unbound, 2006), le chorégraphe de Vancouver puise de nouveau dans ses souvenirs d’enfance pour donner une surprenante interprétation de la difficulté d’être à la fois adolescent et apprenti danseur dans sa Chine natale. « Cock-Pit est une sorte de reflet de ma propre expérience comme jeune étudiant en danse... J’ai partagé une chambre avec quatre garçons pendant cinq ans, à l’âge où l’on s’ouvre à la sexualité. Nous n’y connaissions rien et étions coupés de toute amitié féminine... »
Le chorégraphe installe dans un inconfortable huis clos quatre garçons. Il les fait jouer à des jeux qui risquent de générer de la violence ou d’attiser le désir. Huis clos également propre à nourrir divers fantasmes, dont celui d’une femme qui enivre, qui séduit, qui contrarie... Rêve ou réalité? Le sujet abordé est délicat. L’humour très fin, très nuancé de Wen Wei Wang se traduit dans l’utilisation tour à tour dramatique et sensuelle des corps des interprètes, prolongés de longues plumes de paons qui ajoutent au mouvement souplesse et couleur, ampleur et poésie. Ces accessoires, comme les petits souliers d’Unbound, sont un rappel de la tradition de l’opéra chinois. Ils y étaient l’apanage des seigneurs de la guerre. L’objet demeure, la signification change.
Wen Wei Wang fait partie de ces artistes dont on suit passionnément la trajectoire. Et Cock-Pit est une œuvre intense, qui laisse sa marque...
Vous devez être connecté pour donner un avis.
Connectez-vous ici.