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Présenté dans le cadre de la série Cinquième Salle
Après une visite remarquée en 2006 avec la pièce Relation publique, la chorégraphe Caterina Sagna est de retour à Montréal avec une œuvre audacieuse qui mêle la danse et le théâtre. Dans Basso ostinato, un trio masculin se défait lentement sous nos yeux.
De Caterina Sagna
Avec Alessandro Bernardeschi, Antonio Montanile et Mauro Paccagnella
" Fin du repas. Débris de conversation. Bavardage sur eux-mêmes, sur la danse, sur rien. Si c’est minable, peu importe, ils sont dedans et ils s’amusent beaucoup.
Les jointures se plient pour accompagner leur bla-bla, pour approcher les verres de la bouche et ingérer quelque chose qui fasse digérer ce qui est de plus en plus indigeste. Hi, hi, hi, qu’est-ce qu’on rit.
C’est cela, leur Basse Obstinée. Un dialogue « bas », avec des scories de mouvements et des restes de rire, auxquels ils reviennent obstinément.
Ils ne peuvent rien faire d’autre, parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. Et c’est chaque fois pire.
L’air est de plus en plus lourd. Les objets perdent leur rassurante immobilité. Tout cède, on ne peut plus avoir confiance en rien. Il est inutile de résister, tout ce qu’ils peuvent faire c’est accompagner cette décomposition qui grandit en se nourrissant de ses propres rebuts. Elle s’auto-digère, elle se régénère. Alors ils se laissent aller, sans pouvoir donner un sens à ce glissement obstiné vers le bas. Mais le sens est là, l’air est saturé de son odeur.
On en a presque la nausée. Il vaut mieux prendre quelque chose et l’avaler, pour se donner l’illusion d’avoir éliminé le trouble, pour s’anesthésier. De cette façon ils oublient et ils continuent: repus, sans mémoire. Encore une fois ils farfouillentdans les morceaux remâchés de ce premier dialogue, cherchant une sortie. Ils explorent cet estomac où tout se transforme, où la volonté est impuissante mais où les choses avancent toutes seules, en dehors de ce qu’on peut en voir. Ou mieux, en dedans. Et c’est très bien comme ça. "
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