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Je suis toujours ravi lorsqu’une œuvre de chez nous réussit à traverser les frontières pour représenter le cinéma québécois à l’étranger, surtout dans le cadre d’un festival. C’est ce qu’a réussi à accomplir André Turpin avec son plus récent film «Endorphine» présenté au Festival du Nouveau cinéma il y quelques mois.
Endorphine propulse le spectateur au cœur d’une réflexion sur le temps et le rêve tout en explorant les divers liens qui pourraient unir ces deux concepts en apparence éloignés. Le réalisateur qui est aussi un directeur photo («Mommy», «Incendies») nous offre une production à la fois soignée et disjonctée.
Malgré l’apparente incongruité du récit, il est possible d’établir des liens concrets entre tous les épisodes présentés parce qu’ils sont découpés avec brio. Le tout se révèle être une expérience cinématographique envoûtante et même si l’absence de fil conducteur peut parfois s’avérer déroutante, il est rafraîchissant de voir que l’on peut réfléchir sans nécessairement se casser la tête en se laissant porter par des images fragmentaires, mais rythmées.
La thématique de l’espace-temps est infiniment intéressante et même si nous n’avons pas affaire à quelque chose qui ressemblerait au, ma foi, très bon «Interstellaire», une plongée supplémentaire dans cet univers insaisissable est toujours bienvenue lorsque traitée avec autant de minutie. Il faut savoir que le film d’André Turpin n’est pas le genre d’œuvre auquel le spectateur moyen est habitué, mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Le résultat final, bref et explosif, est l’occasion parfaite pour le cinéphile néophyte de se familiariser avec un cinéma plus expérimental.
Une réalisation qui témoigne du savoir-faire québécois, j’inviterais tout le monde à donner une chance à un film qui ne vous laissera certainement pas indifférent.
Le film «Endorphine» est une production des Films Séville et prendra l'affiche partout au Québec le 22 janvier prochain.