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Hostiles, le dernier film de Christian Bale, est un portrait sans fard d'une Amérique violente et sauvage. On y suit le voyage d'un capitaine de l'armée, chargé d'accompagner un de ses anciens ennemis: un vieux chef de guerre Indien. Analyse.
Ces dernières années, le western tend à revenir au goût du jour. On s'en souvient, notamment, avec Retour vers le Futur, ou Le Revenant, qui met en scène Leonardo DiCaprio. Pourtant, si l'engouement pour ce genre cinématographique connaît un vrai regain, force est de constater que celui-ci a beaucoup évolué. En effet, le western devient populaire au cours des années 1960. Sa vision, souvent simpliste, est une réinvention de la conquête de l'Ouest américain: le fameux mythe du « cowboy et de l'indien ». Aussi, il ne propose donc pas de vraie réflexion sur le massacre des populations amérindiennes.
Hostiles: le renouveau d'un genre à succès
Il faudra en effet attendre les années 1990, avec Le Dernier des Mohicans, pour voir cette question abordée avec moins de frilosité. Hostiles, d'ailleurs, est un film de la même trempe. Porté par la présence de Christian Bale, le long-métrage est d'une rare intensité. Trois destins s'y jouent. Ceux d'un capitaine de la cavalerie consumé par la haine et la violence, d'une veuve dont la famille a été massacrée, et de Yellow Hawk, un chef de tribu mourant. Avec comme toile de fond des paysages magnifiques, c'est un drame psychologique profond et immersif auquel on va assister.
Le silence, la violence et le pardon
La grande force du film, c'est avant tout son côté « fresque historique ». En effet, comme le Titanic de James Cameron l'avait fait en son temps, le long-métrage s'appuie sur des personnages forts et un vrai souci du détail. Joe Blocker, alias Christian Bale, passe progressivement d'une haine aveugle envers les Indiens à un profond questionnement sur ses actes passés et présents. Les dialogues et les relations des protagonistes sont tissés avec habileté. On voit les personnages évoluer et grandir, presque sans prononcer de parole. Car le plus important, c'est la lenteur des silences qui s'installent.
L'intrigue d'Hostiles se met en place intelligemment. De tous les personnages, on ne sait rien dès le départ. Rosamund Pike, qui incarne à la perfection une femme brisée par l'assassinat de son mari et de ses trois enfants, finit de peindre un tableau improbable mais magnifique:
- Un capitaine de cavalerie et ses hommes
- Un chef indien mourant et sa famille
- Une femme sous le choc
- La menace d'une tribu de Comanches
La beauté du film repose alors sur la mise en lumière d'une violence banalisée. Des hommes et des femmes traumatisés qui, malgré leurs peurs, vont apprendre à collaborer pour avancer. Malgré une fin excessivement violente, Hostiles est porteur d'un vrai message. On assiste, sans s'en rendre compte, à toutes les étapes du deuil. Comme si le réalisateur, Scott Cooper, à travers le cheminement de ses personnages, souhaitait mettre en scène la réconciliation des États-Unis eux-même avec leur passé.