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« La tête haute », film d'ouverture du Festival de Cannes en 2015, débarque au Québec un an plus tard. Le drame français de 120 minutes réalisé par Emmanuelle Bercot et mettant en vedette le jeune prodige Rod Paradot, la légendaire Catherine Deneuve et le fabuleux Benoit Magimel se révèle comme un film coup de poing sur l'enfant sauvage qui frappe directement au coeur.
Le drame bouleversant «La tête haute» raconte le parcours de Malony (Rod Paradot) à travers le système judiciaire pour mineurs dans le nord de la France. Abandonné par sa mère à un jeune âge, sa violente rébellion contre l'autorité débute à 15 ans. Plusieurs péripéties criminelles l'amèneront à vivre la réalité brutale d'un engrenage juridique qui arrive difficilement à encadrer les jeunes délinquants. Une juge (Catherine Deneuve), un éducateur (Benoit Magimel) et une gentille adolescente (Diane Rouxel) essaieront d'aider Malony a survivre à ses élans violents et son lourd bagage émotionnel.
Emmanuelle Bercot a réalisé un premier long métrage de fiction qui par moment nous fait penser à un documentaire. Très semblable à « Polisse », qu'elle avait coécrit, « La tête haute » nous ébranle émotionnellement. La brutalité de plusieurs scènes rend le récit très authentique. On s'investit lourdement dans le bien-être de Malony. Ces crises nous choquent, nous bouleversent et nous chavirent au plus profond de notre coeur. On ne peut rester insensible à son passé familial si cruel. Le film bénéficie d'un scénario solide, d'une réalisation bien étoffée et d'un jeu d'acteurs de haut niveau.
Le film nous rappelle « Mommy » de Xavier Dolan mais on y retrouve une certaine authenticité brutale. Certains moments-chocs du récit nous éloignent du monde un peu exagéré et surréaliste de Dolan. On pourrait déclarer les deux films cousins principalement pour leur représentation très véridique de la rage adolescente.
Gagnant du César du meilleur espoir masculin, Rod Paradot est une révélation. Sa capacité de nous émouvoir en tant qu'un jeune homme si dur et violent est impressionnante. Ce premier opus nous donne un avant-goût d'une carrière très prometteuse. Catherine Deneuve et Benoit Magimel donnent des performances de haut niveau qui galvanisent le potentiel époustouflant du jeune Paradot. Tess, interprétée par la nouvelle venue Diane Rouxel, réussit à amadouer la rage de Malony. Elle amène une belle touche de douceur et d'amour au film. Finalement, Sara Forestier donne une performance crève-cœur d'une mère défavorisée qui n'est pas arrivée à dompter son enfant sauvage.
Avec un sujet aussi lourd d'émotions, on pourrait s'attendre à une fin brutale et tragique. Emmanuelle Bercot nous propose une conclusion très satisfaisante qui ne peut que bouleverser le grand public. Le film agit comme une douche froide en comparaison aux superproductions américaines qui sont incapables de nous émouvoir sérieusement. Du cinéma français de haut calibre, qui ébranle profondément.