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Avant même que le film ne débute, j’avais déjà le sentiment que je ressortirais de la salle satisfait. Non pas nécessairement parce que je m’attendais à un chef d’œuvre, mais parce que je crois qu’il y a quelque chose de fondamentalement agréable à regarder une œuvre de chez nous.
Bien évidemment, certaines créations québécoises sont plus marquantes que d’autres, mais je crois qu’on peut qualifier le corpus dans son ensemble de réfléchi. Il en émane une sensibilité qui se manifeste notamment dans la représentation du paysage national. Beaucoup de nos films exploitent la nature dans ce qu’elle a de sauvage, mais aussi de réparatrice. C’est le cas du dernier film de Louis Bélanger, Les mauvaises herbes, dont l’action se situe dans un village isolé, non loin de Val-d’Or.
L’œuvre est bien construite, les personnages intéressants et complexes. Le sérieux de l’œuvre émerge des textes, qui légèrement boiteux d’entrée de jeux, sont finalement le point fort du long-métrage. On oscille entre le ludique et l’austère sans rupture évidente ce qui magnifie l’émotion que peut ressentir le spectateur. Pris entre deux pôles, c’est une humanité saisissante qui se dégage des personnages.
Le genre de la comédie dramatique est devenu avec le temps un genre de fourre-tout où l’on range les films difficiles à saisir. Rares sont ceux qui explorent véritablement toute la gamme d’émotions situées entre les deux pôles manichéens. Le film de Louis Bélanger témoigne de la réalité rurale québécoise suffocante et écrasante, sans toutefois écraser le rêve et la liberté dont est synonyme la nature. C’est pourquoi je vous encourage fortement à vous déplacer pour voir à l’œuvre d’excellents artistes faire briller un long-métrage de chez nous.
À l'affiche depuis le 11 mars partout au Québec.