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Qui n’a pas un jour rêvé de se retrouver sur les grands boulevards parisiens à une autre époque, et d’être témoin de l’effervescence d’une révolution artistique sur le point d’éclater ? C’est précisément ce que j’ai vécu lors de ma visite de Un soir avec les impressionnistes, Paris 1874, la nouvelle expédition immersive présentée à l’Arsenal art contemporain.
Ici, on ne contemple pas l’histoire, on la vit de l’intérieur.
Ce voyage dans le temps est le fruit d’une collaboration impressionnante. Présentée à Montréal par le Studio PHI, un leader reconnu pour son flair en matière d’expériences immersives de haute qualité, cette œuvre a été développée et produite par les pionniers français Excurio et Gedeon Experiences, en partenariat avec nul autre que le prestigieux musée d’Orsay à Paris. Cet appui garantit non seulement un spectacle visuel époustouflant, mais aussi une rigueur historique irréprochable.
Tout part d’une date : le 15 avril 1874. Ce soir-là, un groupe de jeunes peintres audacieux, rejetés par le Salon officiel, décide d’organiser sa propre exposition dans l’atelier du photographe Nadar. Cet événement marque la naissance d’un mouvement qui allait révolutionner l’art : l’impressionnisme.
Agnès Garaudel, de Gedeon Experiences, souligne que le projet est né il y a quatre ans de la volonté de célébrer le 150e anniversaire de ce moment fondateur. Le défi ? Reconstituer cet atelier aujourd’hui disparu et raconter l’histoire de ces artistes alors que leur destin était encore incertain.
C’est ici que l’expérience prend toute sa dimension. Pour garantir une authenticité absolue, un travail de recherche colossal de plus de deux ans a été mené. Les équipes ont épluché des archives, des plans cadastraux, des correspondances d’artistes et des critiques de l’époque pour reconstituer l’atelier de Nadar, le Paris de 1874 et même l’accrochage original des 165 œuvres.
Cette démarche a été validée par les commissaires du musée d’Orsay, Sylvie Patry et Anne Robbins, deux des plus grandes spécialistes du mouvement. Leur expertise a permis d’assurer l’exactitude des moindres détails, des tenues des personnages aux conversations que l’on surprend.
L’expérience débute avant même d’enfiler le casque de réalité virtuelle. Un premier espace de médiation nous plonge dans le Paris effervescent des années 1870, une capitale en pleine mutation.
Puis, on nous installe le casque de réalité virtuelle et la magie opère.
Guidé par Rose, une charmante modèle et aspirante écrivaine, on se retrouve sur le boulevard des Capucines. C’est émouvant de reconnaître des arrondissements de Paris, mais à l’époque des impressionnistes !
Rose réussit à rendre l’histoire vivante et accessible, avec une scénarisation captivante permettant de comprendre le bouleversement de l’époque sans didactisme pesant. Avec elle, on déambule jusqu’à l’atelier de Nadar, et là, on rencontre Monet, Renoir, Degas, Cézanne, Pissarro, et l’incroyable Berthe Morisot, seule femme du groupe. On croise aussi leur marchand d’art, Paul Durand-Ruel, sans qui rien n’aurait été possible. Les dialogues entre eux permettent de comprendre les liens d’amitié, de rivalité ou d’admiration mutuelle qui les unissaient.
L’aventure est ponctuée de parenthèses historiques fascinantes qui nous transportent dans des lieux clés : on se retrouve sur l’île de la Grenouillère à regarder Monet et Renoir peindre côte à côte, ou dans la chambre d’hôtel au Havre où Monet a créé son célèbre tableau Impression, soleil levant.
Les jeunes de 8 ans et plus n’auront pas l’impression d’apprendre ; mais le volet éducatif, particulièrement réussi, permet de comprendre ce qui a mené à la création de ces œuvres iconiques.
La technologie de réalité virtuelle est au cœur de l’expérience. Elle ne se contente pas de nous montrer des images ; elle nous donne la sensation d’être physiquement présents.
On marche dans les rues, on écoute les conversations, on ressent un léger déséquilibre lorsqu’un ascenseur nous amène à l’étage pour écouter l’un ou l’autre des peintres exposer sa démarche menant à la réalisation de l’une de ses œuvres. On a même l’impression de trébucher sur une cloison au sol ou de faire un effort physique pour se retrouver sur les toits de Paris !
C’est là que réside la force du concept : on n’est plus un simple spectateur, on devient un témoin privilégié de l’histoire en marche. Comme le mentionnent de nombreux visiteurs, « l’illusion du voyage dans le temps est totale ».
Les échos de Paris, où l’exposition a déjà attiré des dizaines de milliers de visiteurs, et les premières réactions des Montréalais sont dithyrambiques. On loue l’immersion totale, la beauté visuelle et la charge émotionnelle de l’aventure.
Cependant, toute expérience a ses nuances. De mon côté, bien que la réalité virtuelle soit très bien faite, le casque m’a donné un léger mal de tête et la mise au point visuelle n’était pas toujours parfaite. Mais heureusement, rapidement on vient à notre aide pour réajuster ce casque.
Cette expédition dans le temps est davantage contemplative que dynamique, mais non moins intéressante et surprenante.
Somme toute, ces 45 minutes au cœur du Paris de 1874 sont absolument fascinantes et touchantes. C’est une occasion unique de s’initier à l’impressionnisme de manière vivante et accessible.
À la sortie, un dernier espace nous offre un aperçu poétique de la suite de l’aventure impressionniste, de Paris jusqu’en Normandie.
Pour vivre l’expérience Un soir avec les impressionnistes, Paris 1874, il faut réserver les billets à une plage horaire précise et se rendre à l’Arsenal art contemporain, au 2020, rue William, à Montréal.
La trame narrative est disponible en français, anglais, espagnol et mandarin et le lieu est accessible aux fauteuils roulants.