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Le groupe post-punk de Montréal Cola s’arrêtait au Théâtre Fairmount le 20 juillet dernier pour clore sa tournée estivale avant de reprendre la route en octobre. Le concert de Snõõper était prévu le même soir à l’Escogriffe. La toute petite salle de la rue Saint-Denis ne pouvant répondre à la demande, Blue Skies Turn Black nous a offert deux concerts pour le prix d’un!
Pressure Pin avait le mandat de réchauffer la foule avant l’arrivée des têtes d’affiche. Avec à son actif le EP Superficial Feature, abrasif et étrange, le projet de Kenneth Smith, batteur de La Sécurité, promet. À mi-chemin entre Devo et les Ramones, agencés d’une touche de Squid, les chansons aux rythmes complètement déments sont captivantes et rafraîchissantes.
Les instruments et la voix empruntent toutes sortes de directions, s’inspirant des sonorités art punk, garage et new wave. On ne sait parfois plus trop où donner de la tête, mais l’étourdissement en vaut la peine. Le groupe a livré un bon spectacle, accompagné de projections aussi éclectiques que la musique.
La formation punk garage Tha Retail Simps suivait avec une performance des plus déjantées. Les cannes de bières défilaient au rythme des accords, accentuant l’agitation ivre régnant déjà dans la salle. La présence d’un synthétiseur à travers toute cette frénésie rock ajoutait un élément ludique et entraînant, plutôt rare dans le milieu punk parfois assez rigide avec son langage bourru, rapide et brutal.
Cola a vu le jour suivant la séparation du groupe encensé par la critique Ought, en 2021. Tim Darcy (guitare, voix) et Ben Stidworthy (basse) se sont joints à Evan Cartwright (batterie) pour la sortie d’un premier album, Deep in View, en 2022. Ils ont fait paraître The Gloss cette année, chaleureusement accueilli par entre autres Rolling Stones et Pitchfork.
Fortement inspiré de la new wave britannique, évoquant irrévocablement Joy Division, Cola nous entraîne au cœur de ses mélodies minimales, mais ô combien addictives. Les compositions mettent à l’avant-plan la guitare, un jeu de batterie franc et efficace, et des notes de basse qui enrobent confortablement le tout. L’expression Less is more convient ici à merveille, suggérant une utilisation optimale des divers éléments musicaux pour créer une palette sonore à écouter encore et encore.
Le clou de la soirée est apparu sur scène sous forme de décor géant constitué de téléphones clignotants, d’un insecte aux yeux globuleux et d’autres marionnettes en papier mâché. La chanteuse du groupe punk de Nashville Snõõper, Blair Tramel, s’est rapidement mise à sautiller, munie d’un énorme haltère, en chantant le plus rapidement possible. Cette dernière expulsait ses paroles dans un flot hurlé, accompagnée de ses musiciens vêtus de tenues de sport vintage, mulet à l’appui.
Malgré quelques soucis techniques, la foule visiblement surexcitée a supporté Snõõper jusqu’au bout… du mosh pit!