Pour les FrancoFolies de Montréal, Saratoga et Albin de la Simone, le temps d’une soirée intimiste, ont investi la Cinquième Salle pour présenter leurs derniers albums respectifs.

Saratoga : le couple

Saratoga et Albin de la Simone sont connus pour leurs mélodies douces et leurs thèmes sentimentaux.

Pour les habitués des concerts de Saratoga, on retrouve avec plaisir le duo québécois Chantal Archambault et Michel-Olivier Gasse qui mettent en chanson le thème qui leur est cher : le couple et l’amour. Pas l’amour transi ou le coup de foudre, mais bien l’amour du quotidien, celui qui s’accompagne et s’entretient.

Saratoga c’est juste une guitare et une contrebasse, un chum et une blonde, un couple et son histoire. Les deux chantent et échangent parfois leurs instruments. Michel-Olivier va même jusqu’à chanter lui-même le titre célèbre de Chantal : « Reste donc couché », une ode au syndrome prémenstruel (SPM).

Dans la Cinquième Salle, le public s’est tout de suite laissé emporter par la découverte intimiste du premier album long-feu de Saratoga : Fleur. Un spectacle de 8 chansons entre lesquelles le couple glisse volontiers, à travers des confessions drôles et imagées qui épaississent encore plus le lien avec leurs spectateurs.

Bien plus qu’une première partie donc, Saratoga offre un album frais et personnel sans rien garder, en toute honnêteté et simplicité.

Albin de la Simone : l'amour dans la fleur de l'âge

Albin de la Simone ne s’était pas produit à Montréal depuis 3 ans. Il y revient pour nous présenter son dernier album : L’un de nous.

Pour cela le Français est accompagné d’un bassiste/percussionniste, d’Anne Gouverneur pour le violon et de Maëva le Berre au violoncelle. Seulement 4 personnes sur scène donc, dans un concert minimaliste puisque seul Albin et son piano sont sonorisés. Pour les autres musiciens, le public profite directement du son du bois. Après le rappel, le chanteur-compositeur abandonne même complètement le micro et chante ses dernières chansons de façon purement acoustique.

Comme avec Saratoga, les thèmes sont l’amour aussi, mais pas l’heureux, plutôt celui que la mort ou la séparation viennent interrompre. Avec par exemple « Embrasse ma femme » où un homme demande à l’autre, celui qui le remplace, d’embrasser sa femme, d’embrasser ses enfants, ou « Ma barbe pousse », l’histoire d’une rupture annoncée. On retrouve aussi, comme dans son album Un homme, le sujet de la maturité, de la vieillesse avec « La fleur de l’âge » :

Ni de près ni de loin vous ne reverrez hier.

Ni de près ni de loin vous ne verrez plus rien...

Le public aura eu droit à près de 10 chansons tirées du nouvel album d’Albin de la Simone, mais aussi des anciennes, avec comme dans la première partie, un véritable échange avec l’artiste.

Une soirée de près de deux heures en tête à tête avec les réflexions et les craintes de deux genres pour trois artistes exceptionnels. On a assisté à une rencontre entre deux visions de l’amour, l’une réaliste et québécoise, l’autres plus fantasque, plus cynique aussi, peut-être plus française?