Inscrivez-vous
Des offres exclusives et événements gratuits
Du 4 au 22 octobre, le Théâtre Denise-Pelletier présente la pièce Abîmés, de Samuel Beckett, dont la conception et la mise en scène sont assurées par Catherine Bourgeois, fondatrice de la compagnie de théâtre Joe, Jack et John, qui a produit la pièce. Les interprètes sont Marc Béland, Guillermina Kerwin, Gabrielle Marion-Rivard et Michael Nimbley.
Le rideau s'ouvre sur une femme marchant seule sur scène, en accentuant chacun de ses pas, très lentement. Elle compte neuf pas, puis retourne de l'autre côté, de la même façon. Soudain, une voix parle; c'est sa mère qui s'adresse à elle et lui demande de cesser de toujours ressasser le passé. La jeune femme continue de marcher en silence, lentement, très lentement, de long en large de la scène pendant de longues minutes. Il y a très peu de dialogues avec la voix de la mère. Puis, elle quitte la scène. Ceci constituait la première des quatre pièces de Beckett que nous présentait le théâtre ce soir-là.
Dans une autre des pièces, les personnages entrent et sortent de scène sans dire un mot. Puis, ils reviennent, faisant ainsi des aller-retour.
Dans l'avant-dernière pièce, on voit un personnage (Marc Béland) seul en scène avec, à ses côtés, un haut-parleur qui lui dit comment rendre son dialogue; cette voix lui dicte de recommencer ou le congratule, selon le cas. Les personnages arrivent un à la fois sur scène et Marc Béland leur pose toujours la même question, qui est « Où? » ou « Quoi? » et une ou deux autres questions redondantes. L'autre lui répond également toujours la même réponse, puis quitte la scène. Vers la fin de la pièce, le haut-parleur dit : « Comprendra qui pourra. » Ce sont, bien sûr, les mots de Beckett, et les seuls qui, pour moi, ont du sens dans la pièce. En effet, je ne comprenais absolument rien de la pièce et j'étais rassurée que Beckett me conforte dans mon idée que c'était, en effet, très difficile à comprendre pour le commun des mortels. J'aurais bien aimé me glisser dans sa tête pour un moment, afin de saisir le message qu'il cherchait à nous transmettre.
J'ai lu que Beckett était très préoccupé par l'idée de la mort et du sens de la vie. Je n'ai malheureusement pas su décoder ces préoccupations à travers la pièce que j'ai vue.
Notons en passant que la troupe Joe, Jack et John emploie des comédiens professionnels ayant une légère déficience intellectuelle ou des immigrants pour exprimer la « différence » chez les individus. Leur démarche artistique vise à mettre de l'avant la figure de l'antihéros.
Peut-être que les habitués de Beckett y verront plus clair... C'est ce que je leur souhaite.
On peut voir Abîmés au Théâtre Denise-Pelletier jusqu'au 22 octobre.