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Une sobriété efficace
Marianne est physicienne, Roland, un apiculteur.
Ils pourraient ne jamais s’être rencontrés… ou se croiser au hasard de la vie, mais sans plus. Mais justement, la vie comporte des paradoxes et cette pièce en met un en lumière, comme le dit l’auteur Nick Payne : « le désir de se souvenir opposé au besoin d’oublier ».
Une plateforme ronde prend place au milieu de la scène. Un gros ballon, comme ceux utilisés pour faire de l’exercice, sagement en retrait, attend son signal; de l’autre côté, une violoncelliste, Jane Chan, et sa musique, douce et chaleureuse, marquent les mots et les silences. Bravo à Peter Hinton pour cette mise en scène sobre, dont l’arrière-scène à l’allure d’un miroir décuplant les personnages.
Deux comédiens échangent des mots, sur cette plateforme ronde dont la pastille centrale tourne. Ils l’utilisent d’ailleurs pour mettre de l’accent dans leur jeu ou pour marquer un mouvement, un peu comme le font les planètes en orbite autour de leur soleil.
Ce couple discute. Un genre de discussion qu’auraient un homme et une femme qui se rencontrent pour la première fois. Dans un bar, ou dans un party.
Qu’arrive-t-il ensuite? Soit ils passent leur chemin, soit ils se plaisent et deviennent amis, soit ils s’aiment et forment un couple. Que sera leur destin? Qui le décidera?
Et pourquoi n’y aurait-il qu’un seul destin? Qu’une seule voie tracée pour eux?
En 80 minutes, on se rend compte qu’à l’instar de la mécanique quantique, il y a plusieurs possibilités; des variations à l’infini. Il n’existe pas qu’une seule façon d’exister.
Donc, Roland et Marianne font connaissance, une fois, deux fois, cinq fois. Ils redisent le même texte, les mêmes phrases jusqu’à ce qu’un mot change, une attitude, un mouvement. Et hop, le cours de leur avenir se modifie.
Plusieurs étapes de la vie sont abordées : la rencontre, la chicane, la séparation, la tromperie, le retour, la maladie… Ils rient ou pleurent, ils réfléchissent ou réagissent. Et nous, on reste sur le bout de notre chaise tellement on se questionne sur la prochaine direction que prendra la conversation.
Un succès
Présentée pour la première fois au Canada, cette jolie pièce a fait un tabac sur Broadway en 2015, ainsi qu’à Londres en 2012, où le London Evening Standard lui a offert le Prix de la meilleure pièce.
Félicitations à Graham Cuthbertson si bon dans son rôle d’apiculteur qu’au retour à la maison, je me suis fait une tartinade au miel!
Chapeau à la physicienne Cara Ricketts qui m’a rappelé mes années universitaires au département de physique. Comme son personnage l’énonce bien en anglais dans la pièce, que je traduis librement ici : « Dans l’ensemble des univers possibles en physique quantique, chaque choix, chaque décision que vous prenez ou évitez, existe dans un ensemble infini d’univers parallèles… »
Vous êtes curieux? N’hésitez pas à assister à Constellations, présenté au Théâtre Centaur jusqu’au 30 octobre, représentations en soirée et en matinée.