Inscrivez-vous
Des offres exclusives et événements gratuits
Trop longue pour être une expérience sensorielle, trop courte pour une pièce de théâtre classique, Couper est une sorte d’hybride entre épisode de thriller sur Netflix et roman policier à suspens. Adaptation de la pièce CUT de l’auteur Duncan J. Graham et traduite par l’actrice Véronique Pascal, Couper se joue jusqu’au 1er avril au théâtre Prospero.
Durant 55 minutes, on suit une hôtesse de l’air qui se sent observée et poursuivie par un de ses passagers. Véronique Pascal interprète le rôle de l’agente de bord du seule en scène et nous plonge dans ses souvenirs et angoisses du passé et présent.
Marc-André Thibault (mise en scène) et Thierry Vigneault (scénographie) ont imaginé un décor digne d’une maison en Lego. La Salle Intime, au sous-sol du théâtre Prospero, a été complètement adaptée pour une immersion intense. Sous le toit d’un tempo, les spectateurs, ou plutôt passagers, sont plongés dans l’ambiance claustrophobique d’un avion de seulement 40 sièges.
La petite scène en avant va se révéler plus complexe qu’elle n’en a l’air au premier abord. Des panneaux bougent, des boîtes s’ouvrent et d’autres artifices sont prévus pour permettre à la comédienne de nous amener dans différents univers en un clin d'œil.
Afin de créer une atmosphère par moment oppressante ou du moins désagréable, les jeux de lumière et les ambiances sonores font partie intégrante de la pièce et viennent accompagner la performance de Véronique Pascal. Entre les consignes de sécurité de l’avion et le son répétitif d’un électrocardiogramme, les sons et pistes sonores permettent au spectateur de ressentir l’angoisse de l’histoire.
On pourrait regretter que le texte ne prenne pas le temps d’installer plus de contexte. On ne connaît pas vraiment la vie de cette hôtesse et on n’arrive pas à s’y attacher autant qu’on pourrait le faire les personnages de nos séries favorites. Peut-être que 15 minutes supplémentaires dans le texte auraient permis une mise en abîme plus douce dans les angoisses du personnage et un lien plus fort avec le public.
Véronique Pascal dérange, elle rôde autour de nous, se jouant des spectateurs. On finit peut-être par se demander si ce n’est pas elle le fameux passager qui nous observe et nous guette...Une très belle performance qui nous montre de nombreuses facettes de la comédienne.
Couper est à voir au théâtre Prospero jusqu’au 1er avril. Les places à bord sont peu nombreuses par vol, ne trainez pas!