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C’est dans une atmosphère intime et tamisée que nous reçoit le théâtre Prospero pour nous présenter une adaptation du roman Les carnets du sous-sol de Fédor Dostoïevski. Monologue interactif rempli de cynisme, la pièce met en scène un éternel insatisfait reclus dans sa cave qui nous raconte son incapacité à vivre parmi les autres hommes. Le théâtre Prospero pose un regard singulier sur l’œuvre d’un grand auteur en présentant une pièce de Dostoïevski dans chacune de ses salles. L’homme du sous-sol sera présenté du 28 janvier au 13 février dans la salle intime du Prospero... au sous-sol.
Le jeu électrisant de Simon Pitaqaj donne vie à une adaptation qui s’avère hermétique par moment; on se perd aisément à travers un texte intelligent, mais trop éclectique. C’est d’autant plus dommage compte tenu de la pertinence du propos, on aimerait en saisir davantage, on aimerait comprendre dans quel genre de registre on se situe.
L’adaptation fait parfois défaut lorsqu’elle s’embourbe dans un mystère superficiel, mais elle est aussi extrêmement efficace alors qu’elle présente une critique cinglante des idéaux et enjeux qui vont de pair avec la démocratie. Dostoïevski était un maître des émotions, plus précisément de leur côté macabre, mais enivrant et la pièce en témoigne avec justesse.
La mise en scène assaille le spectateur dès qu’il met le pied au sous-sol ce qui contribue grandement à l’immersion. Simples, mais efficaces, les décors font véritablement partie de la pièce; l’effet est réussi, le spectateur est pris au piège dans un corridor mal éclairé à travers lequel l’acteur circule avec véhémence en balançant les premières lignes de son texte. Un rapport intime se développe d’entrée de jeu avec l’interprète et l’étroitesse de la salle servira de vecteur au développement de la relation entre le comédien et son auditoire.
L’homme du sous-sol est une pièce intelligente, mais exigeante qui ne conviendra pas à tous. Néanmoins, les initiés et les curieux se plairont à partager cet étrange moment avec un acteur de talent alors que les divertissements réfléchis se raréfient.