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Solo poétique joué à guichet fermé en 2021 au théâtre de la Licorne, Gros Gars est une création de la Banquette arrière, écrite et interprétée par Mathieu Gosselin et dirigée par Sophie Cadieux. C’est pour notre plus grand bonheur que le théâtre Prospéro remet le couvert du 1er au 18 février 2022.
En rentrant dans la salle intime du Prospéro je sais déjà que je vais voir un spectacle qui sera hors norme car c’est le mandat de ce fameux théâtre que de bouleverser les codes et faire réfléchir nos contemporains sur des visions alternatives du monde. Une salle intime qui porte bien son nom car elle laisse l’opportunité à des auteurs de nous dévoiler leurs univers sous des formes inattendues et non conventionnelles. Rien que pour ça, je suis conquis d’avance, merci le Prospero !
Au moment où je m’assois, je découvre le décor et plonge dans les années 90, il y’a beaucoup d’objets farfelus dans cette chambre chargée de souvenirs d’une technologie dépassée et de rêves fanés... La scénographie de Julie Vallée-Léger est définitivement réussie, on se retrouve littéralement pris en otage de l’intimité de Mathieu au travers de reliques aussi surprenantes qu’interactives, un vrai bordel digne de « Brazil » qui va servir le propos tout du long de ce magistral solo…
Magistral Solo de 1h20 que Mathieu porte au bout de sa verve et de son cœur pour nous raconter ce que personne ne veut vraiment entendre. Mathieu cohabite sur scène avec son alter ego, Gros Gars, qui porte le fardeau de ses échecs, il nous transporte avec brio au travers de ses peurs et angoisses les plus intimes et universelles. Même si c’est avec humour que Mathieu porte un œil critique sur lui-même, ce n’est pas un stand up comique, non, mais plutôt un poème tragique et émouvant qui vous mettra mal à l’aise tant il est sincère autant dans son fond que dans sa forme. Une forme soutenue d’un jeu de lumières colorées savamment orchestrées au travers des différents tableaux par Leticia Hamaoui ainsi que d’un univers sonore déluré de Frédéric Auger.
Pour finir, je peux dire que j’ai passé un moment nostalgique plutôt dérangeant en compagnie de ce gros gars qui m’a rappelé à quel point nos rêves sont fragiles et comment le passé peut parfois nous renvoyer le reflet de notre fureur de vivre d’antan… Et cette question qui revient dans ma tête : Pourrons-nous rallumer cette flamme ?
Pour ne pas manquer Gros Gars, rendez-vous sur le site du théâtre Prospéro!