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Les excursions en compagnie de la Bête Noire sont offertes jusqu’au samedi 3 décembre, dans la sombre forêt de la salle Jean-Claude Germain.
Rendez-vous au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui pour des départs aux horaires suivants : vendredi 25 novembre, 20 h 00, samedi 26 novembre 16 h 00, mardi 29 novembre 19 h 00, mercredi 30 novembre, jeudi 1er décembre, vendredi 2 décembre, 20 h 00.
Attention à ne pas vous perdre : le chalet familial, point de départ autant que destination finale, est planté au milieu d’une forêt de pruches resserrées. Il est possible d’y disparaître pendant plusieurs jours. Les inspirations multiples – des éléments autobiographiques, le conte d’Hansel et Gretel – facilitent les allers-retours entre réel et imaginaire, ainsi que des détours dans la tête de l’auteur. Quelques plongées oniriques pourraient survenir.
Sur place, ne comptez sur personne, pas même sur Maman ou Papa. Elle sera distante et distraite. Il sera distant, après avoir déserté. Pour sûr, ils veilleront plutôt qu’ils ne surveilleront. Son regard à elle sera embué par les volutes de cigarettes et la neige de la télévision, autant que par la nostalgie. Son regard à lui par les arbres et surtout les années.
Peu d’occupations sont à prévoir : TV, cuisine. Cuisine, TV. Cigarettes. Là aussi, une mise en garde : Le four – à fonction pyrolyse – réduit tout en bouillie.
On ne s’ennuiera pas pour autant : les deux frères assureront l’ambiance. Dans un combat permanent, nourri par la jalousie, la rivalité et cet ennui dévorant, ils auront plusieurs recettes à vous apprendre pour alimenter une cruauté fraternelle.
Voilà le voyage que nous propose le jeune auteur de Mes enfants n’ont pas peur du noir, Jean-Denis Beaudoin. Dans une scénographie signée Jean-François Labbé, si oppressante et omniprésente que le décor devient un personnage, il livre une pièce aux accents de thriller psychologique. Dans sa forêt vide qui gronde d’une humanité en souffrance, il est question d’abandon, d’individualisme, et de cruauté humaine. S’en délivre-t-il ? La question est légitime, puisque J.-D. Beaudoin joue lui-même (et avec justesse) le personnage central, entouré de comédiens talentueux. Anticipant l’analyse, il s’en défend avec fermeté. S’il a puisé dans des histoires personnelles, non, il ne s’agit pas du tout d’un récit autobiographique. Si cet aveu la soulage d'une dimension – et de probablement quelques démêlés avec la justice – la pièce n'en demeure pas moins un petit bijou. Succès dès ses débuts à la capitale nationale en 2014, l’œuvre prend le chemin, par-delà les érables du mont Royal, d’un nouveau triomphe.