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Accessible gratuitement sur le web, l’expérience numérique Outside/In présentée du 8 au 11 juin se penche sur les transformations problématiques qu’entraîne la présence importante des réseaux sociaux dans nos sociétés, mais aussi sur le plan personnel.
À la fin du XVIIIe siècle, le philosophe Jeremy Bentham développait le panoptique: un concept de prison où les gestes des prisonniers seraient observables en tout temps, mais où les gardiens leur seraient invisibles. Cette idée fut étudiée par Michel Foucault lors de ses réflexions sur la société disciplinaire et le contrôle social, et de nos jours on voit le panoptique comme une illustration avant-gardiste de notre relation avec les médias sociaux.
Épiant chaque clic, bénéficiant de masses de contenu que la population moyenne met en ligne, accédant à des conversations privées, compilant les données pour en tirer des statistiques, influençant nos achats et même nos valeurs, le pouvoir qu’exercent les médias sociaux est impressionnant et si banalisé qu’on a tendance à l’oublier. C’est ce parallèle alarmant, mais judicieux, du panoptique et des réseaux sociaux qui est à la base de la démarche artistique du collectif Théâtre Junction pour Outside/In.
Outside/In place le spectateur dans la position du panoptique en lui présentant trois chaînes entre lesquelles il peut zapper à son libre gré. Il assiste dans la première à des séries d’interrogatoires menés sur des participants anxieux par un personnage mystérieux aux intentions floues. À travers ses questions, se révèlent des aspects intimes de leur inconscient, que le spectateur peut retrouver sur la deuxième chaîne sous la forme d’une œuvre numérique surréaliste flirtant avec l’abstraction. Sur la dernière chaîne, le spectateur accède en direct aux discussions des artistes en coulisses.
Quand nous pensons à la liberté, nous pensons à une étendue sans frontières, sans restriction. (...) Mais souvent nous oublions que cet espace que nous cherchons réside à l’intérieur de nous-mêmes, c’est dans la capacité imaginaire de nos jardins secrets que nous devons créer la possibilité de liberté avant de la chercher dans le monde qui nous entoure. Plus nous contemplons notre reflet dans nos médias sociaux, plus nous nous éloignons de la possibilité de liberté et de vérité. L’extérieur devient alors l’intérieur et nous devenons les ombres de nous-mêmes.
- Théâtre Junction
De cette position de voyeurisme presque inconfortable surgiront sans aucun doute des remises en question au niveau personnel. La soif d’attention et l'exhibitionnisme qui prennent place naturellement sur les réseaux sociaux sans arrière-pensée sont des réflexes humains nouveaux et pour l’instant peu explorés, d'où l'importance d'œuvres profondes comme Outside/In.
Pour vivre cette expérience hors du commun, inscrivez-vous gratuitement sur la plateforme web de Outside/In. Présenté à 14h00 et à 20h00 du 8 au 11 juin. Oeuvre d'une durée de 75 minutes en français et en anglais.