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Présenté jusqu’au 7 septembre au Théâtre La Chapelle, TSHISHIKUSHKUEU, d’après Bleuets et abricots est un spectacle multidisciplinaire qui dessine avec sensibilité et sincérité le portrait contemporain et les mémoires de la nation innue.
Originaire de la communauté innue de Pessamit, l’artiste Natasha Kanapé Fontaine est militante pour les droits des autochtones et environnementaux. Si son visage peut sembler familier pour certains, c’est probablement parce qu’elle a dévoilé ses talents de comédienne notamment en 2018 dans la série Unité 9, portant ainsi la voix des nombreuses femmes autochtones vivant en milieu carcéral. Toutefois, elle est aussi poète, slameuse, peintre, autrice et performeuse et avec TSHISHIKUSHKUEU, adapté de son recueil Bleuets et abricots, elle a dévoilé sans équivoque sur scène la diversité de ses talents.
Publié en 2016, Bleuets et abricots est son troisième recueil de poésie et pour les prochains jours, il prendra vie sur la scène du Théâtre La Chapelle. Le temps d’une heure, on peut voir Natasha Kanapé Fontaine poursuivre son voyage vers ses racines qu’elle a parcouru au travers de ses vers dans Bleuets et abricots. À partir des fragments de ses écrits récités parfois en poème ou en chanson, le public suit l’expédition de l’artiste qui retourne vers le Nord, suivant l’appel du territoire innu qui respire en elle et qui l’invite à crier sa détresse, mais surtout son espoir.
Dans son processus créatif, Natasha Kanapé Fontaine a replongé dans le récit de la reine taïno Anacaona, une poète et musicienne qui était une figure de puissance, de beauté et de force guerrière en Haïti, mais qui a été pendue par les colons en 1504. Le récit d’Anacaona est ainsi une inspiration pour les femmes autochtones, comme ce fût d’ailleurs le cas avec le mouvement Idle No More. Depuis, les souvenirs abîmés par la colonisation refont surface et inspirent ces femmes qui veulent reconquérir leur identité.
Mêlant la poésie, le slam, le chant et la performance, TSHISHIKUSHKUEU représente d’une certaine façon la libération d’une femme qui peut voyager indépendamment de toutes limites spatio-temporelles. Car le temps d’une soirée, au coeur de Montréal, nous avons la chance de nous abandonner à un récit qui traverse les époques et les océans. Sur scène, Natasha porte ainsi sa voix, mais aussi celle de sa communauté dans le but d’émerger la force de la femme autochtone.
« Hommage à la vie, hommage à l’amour. Je dis je pour dire les autres, la souffrance des miens. Hommage à la vie, hommage à l’amour. Je n’ai jamais voulu être esclave, je refuse à tout jamais. Nous n’avons jamais voulu être esclaves, je refuse à tout jamais. Brûle-moi, pends-moi, autant que tu le voudras, autant que l’histoire se répétera, je reviendrai. »