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L’auteur-compositeur et producteur américain Phil Elverum a foulé la scène du Théâtre Fairmount avec son projet Mount Eerie le 16 avril dernier. La soirée tant attendue, organisée par POP Montréal, affichait complet.
Le travail de Mount Eerie est empreint d’une rare authenticité. Le musicien est reconnu pour ses textes autobiographiques et poétiques ainsi que sa musique, contemplative et expérimentale, pleine de franchise et de vulnérabilité. J’ai redécouvert l’artiste, que je surveillais depuis plusieurs années, à la suite de la parution de son plus récent album Night Palace. L’opus est à la fois sombre et plein d’espoir, débordant de textures lo-fi et de sons granuleux, la voix toujours tempérée d’Elverum se frayant un chemin parmi les coups de cymbales et les averses de distorsion.
Night Palace, d’une durée de près de 1h30, comporte 26 pièces. Il s’agit du plus long disque de Mount Eerie. Elverum traverse de nombreux genres musicaux, passant du métal sur le morceau Swallowed Alive, au folk agencé d’arrière-plans sonores ambiants sur (soft air) et Wind & Fog, Pt. 2.
On retrouve toujours les thèmes de la nature dans ses paroles et dans les titres de ses chansons, comme sur Huge Fire et Co-Owner of Trees, ainsi que des thèmes indéniablement politiques comme sur Non-Metaphorical Decolonization : « Now we live in the wreckage of a colonizing force. Whose racist poison still flows. So scared of a moment of discomfort now. We turn away from the obvious. All we have is stolen and can't be owned. »
Aux côtés de ses musiciens et musiciennes Noel et Maria (Ragana) et Jenn, Elverum a livré une performance sans artifice dans la salle de spectacle de l’avenue du Parc. Les nuages saturés de Fuzz ont contribué à la création d’une atmosphère profonde et dense, propice à la réflexion, dans laquelle le public semblait aspiré. Les rythmes de batterie étaient à l’avant-plan sur plusieurs pièces. Ces derniers étaient entrecoupés de la douce utilisation de flûtes diverses et autres instruments personnalisés impliquant le souffle, un propos omniprésent dans la poésie de Mount Eerie, abordant la vie et la mort, d’autant plus suivant le décès de sa partenaire en 2016, la musicienne Geneviève Castrée.
Une salle plus intime avec une disposition différente aurait permis un rapprochement plus efficace avec la musique et les artistes. Le concert a malgré tout fait office de pause, de moment de recueillement sonore au sein du chaos quotidien.