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JPEGMAFIA est de loin le rappeur américain à surveiller en ce moment. L’artiste terminait la portion nord-américaine du LAY DOWN MY LIFE TOUR au MTLELUS hier soir, devant une foule exaltée.
Une longue introduction instrumentale précédait l’arrivée sur scène du musicien, que les fans attendaient avec impatience, scandant haut et fort son pseudonyme : « Peggy! Peggy! Peggy! » L’artiste présentait à l’occasion de sa dernière tournée, une majorité de pièces issues de son 5e album I LAY DOWN MY LIFE FOR YOU, sur lequel paraissent entre autres Vince Staples et Denzel Curry. L’opus est un savoureux mélange de hip-hop industriel et de rap métal, chargé de lourds enregistrements de batterie et de guitare, ficelé d’interventions sonores expérimentales, couronné d’une production fiévreuse. Sans oublier le brillant flux de paroles, le tout évoquant une espèce de fusion entre Kendrick Lamar et Death Grips.
Sombre prince des temps modernes, mélangeant savamment les styles vestimentaires : à la fois punk et western, JPEGMAFIA a entamé sa performance seul sur scène. Il a enchaîné les chansons qu’il introduisait simplement, une à la suite de l’autre, s’accompagnant de trames sonores préenregistrées. Perché sur sa plateforme surélevée, puis parcourant la scène d’un bout à l’autre, JPEG faisait virevolter les longues franges de son manteau de cuir noir. Il aspergeait de temps à autre l’audience avec une bouteille d’eau, en synchronie avec la tombée tant attendue d’un rythme, qui faisait vibrer les enceintes prêtes à rompre.
Je souhaitais vivre ce concert en plein cœur du parterre. J’étais pour l’occasion accompagnée des très jeunes partisans enthousiastes qui brandissaient bien haut leurs téléphones, prêts à capturer chaque détail de la performance, en hurlant les paroles. L’énergie circulait au centre d’un mosh pit plutôt sage, que le chanteur a incité à ouvrir entre deux pièces. Nous nous sommes serrés comme des sardines, avant d’être propulsés l’un contre l’autre dans l’agitation, moites de sueur.
Je dois souligner ma déception en lien avec l’absence de musiciens aux côtés du rappeur. La présence tangible des instruments sur les enregistrements des chansons comme i scream this in the mirror before i interact with anyone et vulgar display of power, procure à la musique une force de caractère exceptionnelle, qui aurait donné une tout autre couleur au spectacle. JPEGMAFIA reste néanmoins un artiste à suivre de très près.