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Le MTELUS était à pleine capacité jeudi soir pour le concert de Klô Pelgag, célébrant entre autres la sortie de son quatrième album, Abracadabra. Dans une soirée aux mille couleurs, l’artiste s’est laissée glisser dans un concert débordant de créativité, d’humour et d’amour.
La soirée a débuté avec le duo Angine de Poitrine, composé de KHN de Poitrine aux guitares microtonales superposées et KLEC de Poitrine aux percussions. Les deux musiciens, tous deux en costumes mêlant papier et tissu avec des motifs à pois, ont donné lieu (positivement) à ce qu’on pourrait appeler un moment lunaire.
On assiste ce soir à une prestation de rock microtonal mystérieuse. On distingue dans la salle plusieurs adeptes, gratifiant la présence du duo en effectuant des triangles avec leurs mains. Le public, assez réceptif sur la proposition, a semblé conquis par ce qu’il entendait. Pas de doutes, Angine de Poitrine a lancé le ton de la soirée en bonne et due forme.
Une atmosphère rouge embrasait la salle lorsque le rideau du MTELUS s’est levé, dévoilant du même coup les musiciens qui se positionnaient avec leurs instruments montés sur roulettes.
C’est finalement sous un épais et très large manteau que Chloé Pelletier-Gagnon, alias Klô Pelgag, a fait son apparition. Perchée en haut des marches installées au centre de la scène, l’artiste originaire de la Gaspésie n’a pas attendu une seconde de plus pour instaurer son ambiance et donner le rythme en débutant avec Le sang des fruits rouges, première chanson qui apparaît sur son album Abracadabra, lancé en octobre 2024.
Véritable électron libre, elle transmet l’énergie qui l’habite dès qu’elle chante. Les spectateurs et spectatrices lui rendent la pareille, que ce soit en reprenant les paroles, en sautant ou en applaudissant très fortement.
Les musiciens qui l’accompagnent — Lysandre, Virginie Reid, Marc-André Pételle, Étienne Dupré et François Zaidan — profitent aussi de la soirée pour se laisser aller, bouger, sauter et s’amuser. C’est notamment le cas de Lysandre, qui vient plusieurs fois au centre de la scène pour partager un moment avec Klô Pelgag lors de Décembre.
Chaque chanson se voit attribuer sa propre teinte, comme le vert éclatant pour Pythagore ou le violet profond pour Libre. Les jeux de lumière et d’ombres ajoutent à cette symphonie visuelle une mise en scène presque magique, mais aussi simple et ça fonctionne.
Elle sort par exemple une lampe torche pour éclairer un des musiciens, projetant de ce fait son ombre sur l’écran blanc en arrière. Les enchaînements entre chaque chanson sont fluides, notamment grâce aux roulettes sous les claviers qui permettent de modifier la mise en place de la scène à foison.
Entre deux titres, elle glisse quelques interventions, qui se terminent en humour ou parfois en amour. Elle tend au début du concert le micro à une personne près de la scène tout en lui demandant son prénom. Klô Pelgag a ensuite invité le public à reprendre en chœur : « Bienvenue Anna, je t’aime. »
Elle partage aussi des craintes, des anecdotes avant de nous ensorceler avec sa voix. C’est là qu’on se dit qu’il nous faudrait un peu plus de Klô dans nos vies.
L’artiste a eu le droit à quelques huées après avoir dit « le hockey, c’est fini », faisant référence à la défaite des Canadiens de Montréal en séries éliminatoires. Ce ne sera que partie remise, puisqu’elle sera gratifiée plus tard de olé olé olé bien sentis. Le CH a peut-être perdu, mais la chanteuse a gagné ce soir.
Pour contrebalancer des morceaux plus énergiques comme Sans visage ou Deux jours et deux nuits, qui à elle seule est visuellement une véritable symphonie de couleurs, elle propose un moment suspendu avec Les puits de lumière, qu’elle interprète seule au piano. Un instant fugace et éthéré, mais également intimiste.
Après un grand discours pour remercier le public montréalais de ce concert complet et pour présenter l’équipe qui l’accompagne, elle disparaît puis revient quelques minutes plus tard pour clôturer la soirée avec ses classiques.
Le public a ainsi eu le droit à la chanson Les animaux, qui a été suivie par Les ferrofluides-fleurs, deux chansons de son deuxième album L'Étoile thoracique.
Enfin, Comme des rames, seule et unique chanson issue de son tout premier album L'Alchimie des monstres a scellé la soirée en beauté, avec des flashs et briquets allumés un peu partout dans la salle.
Klô Pelgag a présenté un concert à son image, qui s’est achevé sur le thème de Jurassic Park diffusé dans tout le MTELUS, alors que l’artiste quittait la scène avec les musiciens et que le public commençait doucement mais sûrement à se diriger vers la sortie.