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Sarah Neufeld, Richard Reed Parry et Rebecca Foon lançaient leur album First Sounds à la Sala Rossa dimanche soir dernier, dans le cadre d’un évènement présenté par Blue Skies Turn Black. Retour sur une prestation généreuse, empreinte d’une puissante sensibilité.
First Sounds a vu le jour en novembre 2024, sur l’étiquette de disques Envision Records (Colin Stetson, Kid Koala). L’album est passé en boucle dans mes écouteurs sans jamais perdre de son éclat. Il se déployait à chaque fois de plus belle, dévoilant de nouvelles profondeurs sonores. L’opus porte magnifiquement son titre qui signifie « Premiers sons », évoquant une musique embryonnaire et viscérale, qui naît doucement au cœur des ondulations produites par les instruments à cordes.
Les musiciens se sont croisés en arrivant à Montréal en 1998, et partagent depuis des pratiques créatives communes. Neufeld et Parry ont cofondé le groupe Bell Orchestre et se sont côtoyés au sein d’Arcade Fire. Foon est pour sa part cofondatrice de la formation Esmerine et était membre de Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra. Durant le spectacle, le batteur coloré Stefan Schneider a rejoint le trio. Ce dernier est aussi membre de Bell Orchestre et joue aux côtés d’entre autres Jeremy Dutcher, Jorane, Safia Nolin, Thus Owls et Elisapie Isaac.
Entre deux pièces, Parry un brin comique, s’est adressé à l’audience envoûtée, curieux de savoir si nous avions des questions. Quelqu’un a demandé comment les chansons étaient composées. Neufeld a répondu spontanément que ce qui fonctionne le mieux est de jouer comme s’il s’agissait d’une conversation. Sans trop y réfléchir. Parry a ajouté qu’il est parfois utile de mettre en sourdine le côté logique du cerveau et de s’abandonner au simple geste de déposer sa main sur son instrument, tout en essayant de s’accorder avec ses amis.
Les artistes ont donné une performance intime, sans première partie, dans la salle presque comble du boulevard Saint-Laurent. Nous nous sommes laissés bercer par les vibrations du violon, du violoncelle et de la contrebasse. Le tout était agrémenté de chants et de tintements de clochettes, accrochées au pied sautillant de Parry. Le groupe a terminé le concert en offrant un tout dernier morceau improvisé, en compagnie de Schneider. Ce dernier usait de toutes sortes d’accessoires pour arriver à ses fins : chaussettes trafiquées en guise de maillets et aiguilles à tricoter étaient au rendez-vous, produisant une grande variété de textures rythmiques.
Écoutez First Sounds ici.