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Vendredi 2 mai à la Salle Pierre-Mercure, dans le cadre d’une soirée-bénéfice, l’Orchestre classique de Montréal (OCM) présentait un concert de quelque 75 minutes, intitulé Maestro Bernstein, entièrement consacré à la musique du génial et éclectique compositeur Leonard Bernstein (1918-1990).
L’événement réunissait sur scène une vingtaine de musiciens de l’OCM, dirigés par la cheffe montréalaise Mélanie Léonard, et mettait en vedette le premier violon et soliste Marc Djokic, la soprano Sharon Azrieli, la mezzo-soprano Julie Nesrallah et le baryton James Westman.
Tous ces musiciens et chanteurs cumulent diplômes, compétences, expériences, reconnaissances et récompenses, et ils ont des parcours étoffés dont vous pouvez prendre connaissance en parcourant le site internet de chacun.
Mondialement reconnu, l’OCM — anciennement nommé l’Orchestre de chambre McGill, « fondé en 1939 par le violoniste, chef d’orchestre et compositeur Alexander Brott et son épouse Lotte Brott », célèbre présentement sa 85e saison. En fait c’est « l’un des plus anciens ensembles professionnels au Canada. »
L’actuel directeur général, Taras Kulish, s’est chargé du laïus d’introduction au concert et a senti la nécessité (?) de mentionner que le spectacle se déroulait à Montréal, donc en territoire autochtone.
La soirée-bénéfice de l’OCM était au profit d’une bien noble cause, c’est-à-dire le « programme Musique pour tous qui vise à rendre la musique accessible aux aînés, aux nouveaux arrivants, aux personnes moins fortunées, ainsi qu’aux refuges pour femmes et enfants. »
Le concert a été précédé par un repas quatre services au restaurant Le Molière, pour les détenteurs de billets à 395$ pièce, et a été suivi d’une réception sur scène proposant « desserts et vin mousseux à volonté, et une belle rencontre avec les artistes sur scène » pour les détenteurs de billets à 395$ et à 159$.
Le pianiste, chef d’orchestre et compositeur américain Leonard Bernstein s’est principalement fait connaître par sa comédie musicale West Side Story (1957) et son opérette Candide (1956). Très versatile et de surcroît passionné de théâtre, il puisait son inspiration autant dans l’univers de la comédie musicale, que dans celui de l’opéra, du jazz ou de la musique classique.
J’ai découvert Bernstein dans ma jeunesse (et ça c’est il y a déjà quelques décennies) par le biais de West Side Story (la tragique histoire d’amour de Roméo et Juliette revisitée à la moderne), bien sûr, et surtout par Candide (opérette satirique inspirée du roman de Voltaire), une œuvre magistrale que j’adore, qui surmultiplie les vers d’oreille, et que j’ai longuement écoutée en boucle.
Le concert a débuté avec le court (moins de trois minutes) mais entraînant « Mambo » de West Side Story, qui a notamment fait ressortir la section des percussions de cet orchestre très majoritairement à cordes.
Ensuite, l’acclamée soprano montréalaise et célébrité mondiale Sharon Azrieli a pris possession de l’avant-scène pour efficacement nous interpréter « I am so easily assimilated » de Candide, dans lequel elle a injecté une bonne dose d’humour. L’émérite soprano joue très bien. Mon oreille aurait cependant souhaité qu’il en émane un volume sonore plus imposant et qu’il y ait absence totale de vibrato.
Le régal vocal et musical s’est poursuivi avec une suite (d’une durée totale de 34 minutes) de huit Arias & Barcarolles au cours de laquelle duos et solos, chantés par le baryton James Westman et la mezzo-soprano Julie Nesrallah, se sont succédé. Bien que ce soit du Bernstein, je n’ai pas été outre mesure emballé par ce matériel, qui n’engendre pas de vers d’oreille, exception faite des trois dernières pièces, soit « At my wedding » interprétée par le très en voix et articulé James Westman, et « Mr. And Mrs. Webb Say Goodnight » et « Nachspiel » interprétées par le duo Westman-Nesrallah.
« Nachspiel », seulement fredonnée plutôt que chantée avec paroles, est la pièce qui m’a le plus charmé par sa douceur et son planant lyrisme.
Sharon Azrieli a enchaîné avec « Simple song » de Mass, une pièce de moins de cinq minutes qui ne m’a pas laissé de souvenir impérissable bien qu’elle ait été parfaitement bien rendue.
Et puis Marc Djokic, premier violon de l’orchestre, est venu faire étalage de son indéniable virtuosité en nous en mettant plein la vue et les oreilles durant les cinq contrastés mouvements d’une Serenade (selon le Banquet de Platon) d’une durée totale de trente minutes. J’ai particulièrement apprécié le dernier mouvement, intitulé « Socrate : Alcibiade — Molto tenuto et Allegro molto », parce que nettement le plus enlevant et spectaculaire.
Cette sérénade offre une formidable vitrine pour faire preuve de virtuosité mais elle n’entraîne pas d’infestation de vers d’oreille, contrairement à la dernière œuvre au programme, « Somewhere » de West Side Story, interprétée en trio.
Tout ce beau et bon monde a reçu une ovation debout et a été applaudi comme il se doit lorsqu’on est mis en présence d’autant d'émérites artistes débordants de talent. Bravo et encore!
Comme il y avait beaucoup de chansons à texte, il aurait été préférable, à mon humble avis qui n’engage que moi, que les paroles en soient projetées sur un écran pour que les spectateurs puissent comprendre de quoi il retournait.
West Side Story et Candide sont deux formidables œuvres majeures de Bernstein qui regorgent littéralement d'envoûtantes chansons et arias. Par conséquent, j’aurais nettement préféré que le programme pige plus abondamment dans ces deux chefs-d’œuvre, réservoirs inépuisables de vers d’oreille, pour encore mieux nous séduire.
L’Orchestre classique de Montréal (OCM) a beaucoup à vous proposer et ne demande qu’à le démontrer lors de votre prochaine visite de son site internet et de sa page Facebook. À vos marques, prêts, partez !