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La musicienne à la voix si caractéristique performait à la Casa del Popolo en compagnie du guitariste David Shapiro le mercredi 10 avril. Amir Amiri assurait la première partie, doté de son impressionnant santour.
La salle de spectacle du boulevard St-Laurent et Arts in the Margins présentaient ce spectacle mettant en vedette l’interprète du Colorado. Difficile de cataloguer la musique de cette dernière. Adolescente, Foster a travaillé comme chanteuse d’église avant d’entamer des études en opéra. Avec comme base l’une de ces voix d’un autre temps, à laquelle s’ajoute une bonne dose de nostalgie folk imprégnée de guitare, de piano et d’harmonica, on obtient un son tout à fait unique qu’on pourrait qualifier d’Americana expérimental muni de beaucoup de raffinement.
Amir Amiri, originaire de Téhéran en Iran, joliment présenté comme un inventeur culturel sur son site web, nous a proposé une prestation intime et sobre. Le joueur de santour chantait accompagné de son instrument, des airs que son père entonnait à l’époque lorsqu’il était heureux. Le santour est la plupart du temps orné de 72 cordes et date d'environ 500 ans avant notre ère. L’instrument possède un son hypnotique, qui berçait l’audience attentive de la petite salle de concert. La répétition des mouvements d’Amiri, le bruit des mezrabs frappant les cordes de métal avec leurs extrémités emballées d’étoffe et la respiration audible du musicien rendaient l’expérience envoûtante et libératrice.
Foster a entamé sa portion de la soirée seule au piano. J’ai rapidement été parcouru de frissons. La voix de mezzo-soprano de la multi-instrumentiste est à la fois réconfortante et possède une dimension mélancolique franchement bouleversante. Cette dernière s’est plus tard adressée à la foule mentionnant qu’elle se sent chez elle lorsqu’il y a un piano. Elle semblait en effet particulièrement connectée à cet instrument.
L’interprète a livré une performance qui tenait presque de l’exercice spirituel. La présence de Foster sur scène était douce et fluide. Elle attirait l’œil et l’oreille avec son élégance un peu anachronique, ses mouvements légers - s’emportant quelques fois lorsqu’elle jouait de l’autoharpe - et sa voix onirique. Suivant cette introduction délicate piano-voix, le guitariste du Connecticut David Shapiro a rejoint la chanteuse sur scène. Ils ont traversé un répertoire varié de compositions personnelles et de reprises de classiques populaires. Le généreux concert a pris fin avec le retour au piano de la grande dame pour nous offrir une toute dernière chanson qui allait doucement nous hanter jusque dans nos rêves.
Pour connaître la programmation d’Arts in the Margins, visitez leur site web!