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La série Je voudrais qu’on m’efface est sortie le 10 mars dernier sur ICI Tou.tv. Cette fiction basée sur le roman du même nom d’Anaïs Barbeau-Lavalette a été réalisée avec brio par Eric Piccoli et coscénarisée avec Florence Lafond.
On nous transporte à Montréal, plus précisément dans le quartier défavorisé et multiculturel de Saint-Michel pour y découvrir un immeuble modeste habité par des familles dans le besoin. On constate ainsi l’environnement obscur auquel trois jeunes sont confrontés: Mélissa (Sarah-Maxine Racicot) , Eddy (Malik Gervais-Aubourg) et Karine (Charlee-Ann Paul). Ils doivent composer avec différentes difficultés dans leurs univers respectifs: prostitution, violence conjugale, difficultés financières, intimidation, drogue entre autres. À l’école comme dans cet immeuble commun ; il n'y a pas d'échappatoire, ils n’ont d’autres choix que de faire face à leur réalité.
On se retrouve donc spectateur d’un quotidien facile à ne pas regarder dans la réalité, mais pourtant et malheureusement bien présent. C’est un peu comme si la production venait nous prendre par la main et nous dire : « Ce que je te raconte, c’est une réalité difficile à regarder, mais qui existe et que ça arrive à plus de monde qu'on pense. Je te demande simplement d’avoir le courage de le constater, de l’entendre et de le voir. »
Alors, on se lance dans l’écoute avec émotivité pour s’immiscer dans les souffrances des différents personnages ; chaque épisode est touchant et renversant. Il faut dire que c’est un sans faute en ce qui concerne le travail de réalisation d’Eric Piccoli. Le jeu des acteurs est d’une justesse surprenante autant les plus jeunes mentionnés plus haut que les plus établis: Julie Perreault (Mégane), Jean-Nicolas Verreault (Steve), Shelby Jean-Baptiste (Louise) et Anglesh Major (Richardson). On y croit du début jusqu’à la fin, on se laisse tout simplement transporter.
Cette série se démarque en proposant une expérience télévisuelle empreinte de fragilité et de solidité. Malgré la misère et la détresse omniprésente dans la vie, les personnages s’accrochent du mieux qu’ils peuvent à cette ressource précieuse qu’ils ont en eux : l’amour. L’ombre est gigantesque, mais c’est la petite parcelle de lumière qui finit par triompher. Le message est grand, poétique et trop souvent oublié ; l’essentiel, c’est l’amour.