Du 29 au 31 août 2025, le Festival Trad Montréal invite le public à explorer la musique traditionnelle sous toutes ses formes. La programmation de cette année regroupe des concerts en salle, spectacles gratuits en plein air, ateliers, ou encore une veillée de danse. À l'image de la culture traditionnelle, elle illustre une ouverture favorisant le partage intergénérationnel et la rencontre entre traditions et nouvelles approches.

« Ce qu'on vise à démontrer par le festival, c'est que la musique traditionnelle est toujours vivante et chemine dans le temps et qu’elle évolue », explique Marjolène Forest, qui est directrice artistique du Festival Trad Montréal depuis 2022. Elle ajoute que la mission du festival est aussi de donner une place importante aux nouveaux projets, tout en favorisant le partage entre générations.

Dépasser les préjugés

« Je pense que l'ouverture envers d'autres styles, envers d'autres cultures aussi, c'est dans une volonté de démontrer que le milieu traditionnel, il n'est pas comme certains pourraient le penser, associé à un monde conservateur. », observe Mélina Mauger-Lavigne, musicienne, gigueuse et membre du groupe à l’approche féministe Germaine. Même son de cloche pour la directrice artistique qui pense qu’il peut y avoir encore beaucoup de préjugés.

« Dans la réalité, la communauté qui fait de la musique traditionnelle, c'est une communauté qui est diverse dans ses opinions politiques, ça c'est certain, mais qui quand même, dans le contact humain, du moins l'expérience que moi j'en ai, qui est très ouverte à la rencontre », confie la musicienne.

Selon Marjolène, l’ouverture passe aussi par la diversité de la programmation « C'est d'avoir une programmation qui est axée sur la relève, qui est paritaire le plus possible, d'avoir de la musique traditionnelle qui va rejoindre tout genre de public. » Il s’agit aussi de « démontrer que c'est une musique accessible à tout le monde, que ça peut rassembler, que ça crée un esprit de communauté. »

Le Festival Trad Montréal accueillera, entre autres, une veillée de danse à la Maison de la culture Ahuntsic le samedi 30 août, avec Lysandre Chartrand et Érick Tarte au câll, ainsi qu’avec Élisabeth Moquin, Corentin Boizot-Blaise et Samuel Royer-Legault à la musique. 

Mélina Mauger-Lavigne souligne que si la chanson est démocratique, la danse est « extrêmement accessible » et souvent sous-estimée en tant que forme d’ouverture : « Les danses traditionnelles, ça force la rencontre d'une façon organisée : on va se toucher les mains, on va danser ensemble, ça devient une microcommunauté de huit personnes le temps d'une danse parce que les danses se font la majorité du temps huit par huit ou deux par deux. »

Le Trad sous toutes ses formes

La programmation du Festival Trad Montréal accueille divers artistes et formations, comme Shauit, originaire de la Côte-Nord, qui mêle folk, roots et reggae. Il offrira un concert gratuit le 31 août à 15h au parc Ahuntsic, tout comme Paruline ou encore l’Ensemble Trad Jeunesse, une nouvelle initiative de formation-mentorat en musique traditionnelle sous la direction de François-Félix Roy. Plusieurs jeunes musiciens âgés de 12 à 19 ans présenteront ce projet qui honore le centenaire des « Veillées du bon vieux temps ».

Pour les concerts payants, le quatuor Les Chauffeurs à pieds, fort de plus de 25 ans de carrière, se produira le soir du 31 août à 21h30 à l’Amphithéâtre de la Maison de la culture Ahuntsic. La 33e édition permettra également de découvrir le compositeur Jordan Bélanger, qui présente une musique Trad québécoise, acadienne, old time et bluegrass, ainsi que le groupe Germaine, qui allie féminisme, chant et gigue. La formation revisite les textes et récits des femmes d’autrefois pour les faire résonner avec les valeurs féministes d’aujourd’hui.

« On souhaite montrer de nouvelles façons d'évoquer les femmes dans les textes de chansons traditionnelles, puis aussi de se permettre de les moderniser. », raconte Mélina. Lors du concert de Germaine du 29 août, le public pourra découvrir cet univers à travers l’album Chansons honnêtes du groupe.

De son côté, Marjolène Forest nous a donné quelques-unes de ses meilleures découvertes, citant le duo belge Naragonia composé par Pascale Rubens & Toon van Mierlo et sa musique folk. La directrice artistique pense également à Jocelyn Pettit & Ellen Gira, qui seront accompagnées par le guitariste montréalais, Everest Witman.

« Elles ont une approche de la musique qui est très précise, et à chaque fois que je les écoute elles me font carrément voyager et entrer dans leur univers », exprime-t-elle avec enthousiasme

Finalement, elle cite Paruline, le projet mené par le chanteur et musicien Charles Labrèche qui propose une musique indie-folk-trad, et qui, pour elle, en plus du fait de savoir « tout faire », pour reprendre ses mots, a su bien s'entourer pour amener la musique Trad ailleurs.

Un festival qui laisse place à la découverte et aux différents projets, et qui, en plus des concerts payants en salle, propose une programmation extérieure gratuite au parc Ahuntsic. Toutes les informations sur la 33e édition du festival sont disponibles sur ce lien.