Inscrivez-vous
Des offres exclusives et événements gratuits
La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Aujourd’hui à la clinique médicale, j’ai croisé comme régulièrement d'ailleurs, une mère avec son bébé, qui tentait d’attirer les regards, afin que les gens constatent à travers son sourire béat que la maternité est le plus grand, sinon le seul moment qui vaille réellement la peine d’être vécu dans une vie. Elle semblait d’autant plus fière, que tout comme composter on considère maintenant qu’enfanter est une action citoyenne.
Du coup dans la salle d’attente, il y avait aussi une dévote toujours prête à avertir qu'un soulier est détaché, ou encore comme cette fois-ci, demander à la maman en fixant l’enfant comme si c’était lui qui allait répondre; s’il fait ses nuits? Et le bébé répliqua par deux «bips» de dégoût.
Revenu à la maison, fatigué suite à ma vasectomie, j’ai regardé un documentaire sur l'histoire des Afro-Américains au vingtième siècle. Très touchant, mais j’ai dû abandonner avant la fin. Il y avait tellement de «bips» à cause du «N-word» que l’on se serait cru dans un «quiz». Ce soir-là, couché, un sac de glace dans l’entre-jambes, je me demandais ce qui m’agaçait le plus: les «bips» de la Bien-pensance ou bien les «tweets» de Trump? Mais une chose est certaine, avec les «bips» du bébé, l’humanité n’est pas sortie de l’auberge.