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La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
J’aime bien les longs dîners bien arrosés, émaillés de quelques bonnes joutes verbales. Mais de plus en plus souvent, surtout lorsque je suis entouré de jeunes, il se produit chez moi, un phénomène grandissant, au même titre que la taille des gens.
Peu importe ce que j’ai pu dire, assis durant des heures, à m’adresser aux autres convives dans les yeux, lorsque nous nous levons de table à la fin du repas et que mon champ de vision n’est plus qu’en dessous des mentons, je ne peux m’empêcher de ressentir une certaine humiliation, mêlée d’un sentiment de honte. Une forte impression que les gens me regardent de haut et que tout ce que j’ai pu dire d’intéressant assis, est soudainement devenu insignifiant debout. Comme si je manquais subitement de hauteur, doublé d’un drôle de sentiment d’avoir triché toute la soirée, en portant des échasses à fesses. Pourtant je suis quand même loin du mot en N.