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La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Une tache d’encre noire s'avançait vers moi, entre deux piliers du pont Champlain,
alors que je me noyais seul, au milieu du fleuve, où je m’étais jeté en provenance
d’Osheaga, où je me suis senti subitement claustré, tout juste après le spectacle de “
Cœur de pirate” qui nous a présenté ses nouvelles chorégraphies: un croisement entre
Barbara et Dalida. Rapidement, la tache se glissa sous moi et je me retrouvai sauvé et
bien allongé sur cette étrange île flottante. Alors que je m'apprêtais à goûter à cette
texture d’huile de ricin que, croyant halluciner, je crus reconnaître, vêtu d’un tutu rose
et d’un chapeau de cowboy à l’avenant P.K. Subban qui faisait de petits piqués sur cette
patinoire improvisée, autour d’un immense piano à queue, où le spectre du «gros
Pierre» père de la chanson «ordinaire» faisait voler les notes comme s’il avait eu cent
doigts. Sur le piano, les bustes de Céline et de Charlebois entre lesquels, une jeune
Mouffe nue, semblait écouter sans mot dire. Derrière, à travers de nombreuses
personnalités, un serveur, cul-de-jatte ressemblant étrangement à Mike Ward,
tentait de faire de son mieux, compte tenu de sa hauteur, se faufilant entre
les invités, dont certains ,sous écoute, se moquait du strabisme d'un commentateur de
tennis en le qualifiant de demeuré au lieu d' incompétent. Et devant, François Legault
tout de noir vêtu semblait un peu confus.