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La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Ma grand-mère s’est longtemps demandé s’il était préférable de conserver ses dents carriées, ou de les faire extraire et de porter une prothèse. Elle désirait faire le choix le plus digne, le mieux vu en société.
Selon mon grand-père, après la libération en Europe et malgré que les Alliés à la fin de la guerre, durant leur temps libre, s’amusaient à briser les dents des Allemands, on a constaté une nette tendance à vouloir conserver ses dents naturelles nonobstant leur mauvais état. Il n’y a qu’à voir une photo de Jean-Paul Sartre pour en convenir. À cette époque, plus les intellectuels avaient de vilaines dents tachées de fumée de Gitanes ou de Gauloises, plus ils étaient considérés. Tandis qu’en Amérique, déjà une société plus aseptisée, on semblait préférer l’éclat du dentier.
Ce prologue sur la dent a pour but de vous amener au dernier drame impliquant un pitbull. Ce chien étant déjà le résultat d’une intervention de l’homme, pourquoi, au lieu de provoquer un autre génocide dans l’histoire de l’humanité, ne ferions-nous pas le nécessaire, grâce à une manipulation génétique, pour qu’il devienne la première race de chien sans dents?
D’ici là, tous les propriétaires de pitbulls auraient l’obligation de faire extraire les dents de leur chiens. À moins que la mairesse, Valérie Plante, continue de s’entêter et préfère que l’on extraie les dents du propriétaire.