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La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Hier encore, la noire. Une fois de plus, j'ai atteint la zone. Mes yeux se sont fusionnés. Je me suis senti cyclopéen. J'ai tout vidé, tout raflé.
En revanche, avec les femmes c'est raté. Cela m'obsède tellement que j'ai jeté un coup d'œil du côté de la vie amoureuse des cyclopes. La mythologie nous dit qu'elle était très pauvre. La seule hypothèse que j'ai retenue pour expliquer ce phénomène, c'est que le cyclope était dépourvu d'un élément non négligeable de séduction; soit le clin d'œil. C'est l’équivalent pour nous d'en tenter un en fermant les deux yeux. Bon ! Je peux faire des clins d'œil. Mais devant une femme, je me sens coincé comme un ongle incarné dans un soulier trop serré.
Découragé et amer de toujours palabrer sur ce sujet chez ma psychologue, je lui ai parlé de mon projet d'autoguérison, lors de ma dernière visite : vous savez que le bobo est peut-être dans mon deuxième cerveau. Il est quand même le frêle et le grêle. Il pourrait y avoir une panne dans son système électrique, causée par l'hydrocéphalie. Si je pouvais me débarrasser du mauvais œil en l’avalant. Du plus profond de moi, je me verrais, m’observerais, me diagnostiquerais et me soignerais. Et enfin, pourrais-je vous quitter. Tenez, un œillet pour vous.