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La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Récemment au restaurant entre les deux vagues, le service de Jean-François n’était rien de moins que de l’art. Entre réservé et familier, il a tout de suite trouvé la bonne posture à prendre, l'espace à occuper, et le ton à employer, en parfaite adéquation avec ce que nous dégagions.
Tout en sobriété et légèreté. Le moindre geste était d'une telle discrétion et précision, qu’il ne laissait aucune place à l'affectation, ce qui aurait pu détourner notre attention des conversations et des assiettes qui apparaissaient à la seconde près.
J’ai même ressenti à l'arrivée du plat de résistance quelque chose qui ressemblait à l'enthousiasme que j’avais enfant lorsque ma friandise préférée sortait du ventre de la «machine distributrice» par je ne savais quel tour de magie de mon père . Du coup il préférait dépenser plus pour assister à mon émerveillement.
Je crois que Jean-François aurait pu aller jusqu’à miser sur l'effet placebo, en nous offrant d'aller fermer une fenêtre imaginaire afin d'éliminer un léger courant d’air. .
Sa sollicitude nous manquera , le grain de sa voix et même les deux trois poils noirs sur ses doigts; pas plus de 28 jours.
À Jean-François et tout son milieu qui souffre.