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La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Entre deux gorgées de café, ma vieille copine Sylvie, que j'avais un peu perdue de vue faisait une longue
pause et répétait:
- Je suis fatiguée. Je suis fatiguée. Tu ne peux t'imaginer ce que ça me demande d’effort seulement pour
surnager. Et en plus ce foutu virus.
Tiens, je vais te raconter une anecdote. Petite au camp de jour, la piscine se remplissait et j’ai eu peur de
sauter à l’eau comme tous les autres enfants. Et lorsque je fus prête à me lancer, il y avait trop d’eau. Du
coup, il aurait fallu pour rattraper le groupe que je sache nager avant même d’avoir nagé. Et cela n'a jamais
changé.
Elle semblait tellement abattue, que je lui ai répondu afin de tenter de la distraire, que je trouvais cela
étonnant, car elle s’appelait Sylvie comme « Sylvie Fréchette la championne de nage synchronisée ».
- Tu étais plus drôle dans ce temps-là.
- Va te faire voir!
De toute façon j’ai obtenu l’effet désiré.
Sylvie a pris le temps de terminer son café et moi d’aller régler.
Au coin de la rue, même si ce n’était pas mon chemin, je lui ai pris la main et on a traversé ensemble. De
l’autre côté, elle a versé quelques larmes à travers un rire nerveux, tout en s’appuyant sur moi . Puis elle
m'a regardé droit dans les yeux.
-Sais-tu que l'on aurait peut-être pu se débrouiller toi et moi en nage synchronisée.
- Depuis le temps que l'on se connait, pourquoi pas?
- Imagine! J'ai encore mon vieux lit d'eau que tu m'as aidé à déménager.
- Pas vrai! J'espère seulement que l'on ne va pas se noyer.