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La série de textes Poésie du quotidien présente des sujets prosaïques avec une teinte poétique.
Presque un retour à la normale. Je sors. Vivement le bruit qui fait du bruit, qui assourdit, qui remplit de rien et fait du bien.
Du coup, les cons, les tarés et les hauts perchés ne peuvent plus m’asticoter les tympans. Le son retentissant sur la piste de danse, tombe comme une averse tropicale sur moi complètement en nage. Je me sens drôlement vivant. Je crie, je souris, je reprends goût à la vie. Plus fort et toujours plus fort; jusqu’à tue-tête. C’est mieux qu’un psy. Cela nettoie la tête de ses toiles d’araignée confinée.
Les décibels me permettent pour la première fois depuis le début de la pandémie de dire à une fille qu’elle est belle sans prendre un râteau. Je vais même jusqu’à l’embrasser en évoquant qu’elle avait dit oui. Le bruit est mon alibi.
La musique a tué le temps. Le «sas» va fermer. Je cherche l’escalier pour refaire surface. À la sortie, je ne suis accompagné que d’acouphènes. Ces sédiments de l’océan des sons. Les oreilles me sifflent et j'ai la sensation d'un scaphandrier sans eau. Je me suis soudainement senti très seul. Je vais toujours manger après être allé en boîte. Cela me réconforte. La fille d’en face m’énerve, car elle fait du bruit en mangeant. J’aurais dû rentrer et commander...