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Ding-dong, c’est les cloches du vendredi, et elles annoncent le début des festivités du vendredi 18 juillet au Festif de Baie-St-Paul. Sous un soleil réconfortant, cette deuxième journée de festival s’annonçait bien garnie, et mes jambes rackées confirment qu’elle fut bien remplie.
La journée a débuté tout doucement sur la scène improvisée de la cour à Joanne, une dame de l’endroit qui accepte de prêter son terrain. Entourée de deux cordes à linge sur lesquelles étaient posés de grands draps blancs, la scène se trouve à l’ombre de grands arbres, faisant presque oublier la ville le temps d’un instant.
On annonce Simon Kearney en disant : « Simon viendra maintenant parler des îles. » Un commentaire mystérieux au départ, mais qui a ensuite pris tout son sens une fois les premières notes lancées. Le morceau L’île d’Orléans lance le bal, l’artiste soulignant ensuite qu’il y réside dans une petite maison verte fluo (partirez-vous à la recherche du logis ?).
Alors que l’artiste a appris la veille qu’il allait présenter un spectacle au festival, remplaçant habilement la guitariste américaine Yasmin Williams, l’auteur-compositeur a offert un concert acoustique, racontant à travers ses pièces des histoires tout en poussant quelques blagues qui ont tout de suite accroché le public, assis sur la pelouse ou dans des chaises de camping.
Sa discographie porte sur ce qu’il appelle « un voyage dans les îles de ma vie. » Outre l’île d’Orléans, l’artiste a vécu sur l’île de Montréal, les Îles-de-la-Madeleine et a voyagé sur l’île de Cuba. C’est d’ailleurs de ce périple qu’est née sa chanson Cha cha.
Les chansons ont été judicieusement sélectionnées, offrant des pièces de son plus récent album L’île, mais présentant également quelques-uns de ses plus grands succès tels que Câline. Il a également profité de l’ambiance intimiste de la cour arrière de cette pittoresque maison de Baie-St-Paul pour présenter de nouvelles chansons. Il faut également souligner sa reprise de Y va toujours y avoir de Richard Desjardins, un moment particulièrement enveloppant.
Authentique, ricaneur et attachant, Kearney a rapidement fait pardonner le changement à la programmation avec un spectacle qui fut en parfaite symbiose avec l’environnement dans lequel il se trouvait.
À l’heure dorée — ce que la culture populaire surnomme la golden hour — des centaines de festivaliers s’étaient amassés sur la rue Saint-Jean-Baptiste à l’annonce d’un spectacle surprise de l’artiste qui connaît sûrement l’année la plus impressionnante dans l’industrie de la musique : Lou-Adriane Cassidy.
Sans artifices, elle se place au micro, accompagnée d’Alexandre Martel à la basse et de Thierry Larose à la guitare. Sobrement, elle commence sa performance avec Dis-moi dis-moi dis-moi, que le public redécouvre sous un nouveau jour à travers une version dépouillée de son succès.
Elle invite ensuite sur scène une brochette d’artistes que l’on ne risque pas de voir regroupés à nouveau avant de nombreuses lunes. Rose Perron, Marie-Pierre Arthur, Lysandre, N Nao, Ariane Moffatt, Ariane Roy, Hawa B, Stéphanie Boulay et Klô Pelgag sont montées sur scène en guise de chorale pour soutenir leur amie. Un véritable frisson m’a traversé à la vue de ces femmes talentueuses rassemblées au même moment. C’est puissant et touchant de les voir fortes, sensibles, et surtout ensemble, dans une industrie qui encourage souvent la comparaison et la compétition entre les artistes féminines.
Lou-Adriane était la première à être émue de ce rassemblement, laissant aller quelques larmes lors de ses chansons. Peut-être était-ce aussi les œuvres comme telles qui faisaient monter l’émotion, alors que l’artiste, ayant sorti deux albums cette année, a présenté Tout le monde danse autour, Jamais tout à fait et Adieu. Bien que le spectacle ait été bref (on en aurait toujours pris plus), la jeune femme a souligné qu’elle n’oublierait jamais ce moment, et elle peut être certaine que la foule non plus. Ce moment de sororité est gravé à jamais dans nos têtes.
Plus tard ce soir-là, la foule s’est rassemblée afin d’assister au spectacle du duo Rau_Ze et de leurs œuvres corrosives et entraînantes. Je me suis faufilée à travers les premières rangées du chapiteau afin d’assister à mon tout premier show de ce qu’on appelle « le phénomène de l’heure ».
Il faut dire que Rose Perron et Félix Paul étaient particulièrement bien accompagnés sur scène hier, avec N Nao comme choriste, Antoine Bourque au saxophone et David Marchand du groupe Zouz à la guitare. Avec une foule fébrile et prête à danser, ce band et la voix de Rose Perron, tous les ingrédients étaient là pour que les festivaliers passent une fin de soirée qui les marquerait au fer rouge.
La jeune artiste a tout fait pour garder l’énergie jusqu’aux petites heures du matin. Elle regardait le public dans les yeux, chantait, dansait et se réinventait, affirmant la raison de l’engouement que lui portent les fans de musique québécoise actuellement.
Sa voix se faisait parfois enterrer par les instruments, mais Rose Perron se faisait aider de la foule, surtout lors de ses titres plus connus tels que L’Habitude ou encore Cinq minutes pile. Sa reprise de la chanson Femme de rêve a également fait un effet boeuf.
Elle a terminé la soirée avec des chansons plus expérimentales et rock, qui ont permis aux plus fêtards de dépenser les dernières gouttes d’énergie restantes.
Pour ce qui est du reste de ma soirée, la scène Desjardins accueillait « la sainte trinité » : Marie-Pierre Arthur, Ariane Moffatt et Klô Pelgag. Un programme aux styles variés qui a su plaire au public sur place. Toujours un coup de cœur pour Ariane Moffatt, qui offre un spectacle tellement amusant et divertissant, ne cessant de se réinventer, et ce, malgré les années de carrière qu’elle cache sous sa cravate. Afin de lire les critiques de leurs spectacles lors de festivals précédents, rendez-vous sur les liens ci-haut. Notre photographe Pierre Montminy a assité également aux concerts et vous propose ses photos du Festif! juste ici.
La couverture du Festif de Baie-St-Paul continue, et elle est disponible sur ce lien.