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Le soir du 19 juillet marquait la dernière soirée de ma première visite au fameux Festif de Baie-St-Paul. La soirée du samedi est connue comme étant la plus achalandée de la fin de semaine, elle s’annonçait donc particulièrement festive (!). Mon objectif était de rester éveillée jusqu’au concert de Joe Grass, qui se donnait sur la plage à 4 h 30 du matin. Aurais-je réussi mon objectif ?
D’un grand couvre-chef vêtu, le leader du groupe The Brooks s’est avancé sur la scène MicroBrasserie Charlevoix afin de présenter un des spectacles gratuits les plus attendus du Festif. C’est qu’il s’agit d’un spectacle accessible, rassemblant dans la foule des têtes blanches comme de jeunes enfants. Mêlant jazz, funk et afrobeat, The Brooks, ayant déjà plusieurs années de carrière derrière la cravate, ont offert un spectacle idéal pour se dégourdir les jambes en vue de la soirée qui attendait les festivaliers.
Difficile de ne pas embarquer dans la cadence lorsque le charismatique chanteur du band, Alan Prater, nous le demande. C’est donc sur les sons entraînants de la trompette et du saxophone que la soirée a été lancée, égayée par l’énergie dynamique et généreuse du groupe.
Le concert d’Apashe & Brass Orchestra d’hier soir a été une véritable pépite de découverte. Originaire de Belgique, l’artiste électro ne limite pas son projet musical à des platines : il est accompagné sur scène par un orchestre de cuivres, rendant chacune de ses chansons épique.
On pourrait comparer ses sons à de la musique de film, particulièrement les scènes où le suspense est à son apogée. Habillés de toges avec capuchons, les musiciens transforment des chansons populaires telles que L’enfer de Stromae ou encore Crazy in Love de Beyoncé en véritables œuvres d’art. La foule a tout de suite été conquise par l’effet spectaculaire des costumes, des cuivres et des effets pyrotechniques. Apashe nous avait pourtant avertis, alors qu’une mystérieuse voix annonçait sa venue en précisant qu’il comptait « dépasser les limites de la musique et offrir un spectacle jamais vu auparavant par le public sur place. »
Invitant sur scène le rappeur Wasiu afin de l’accompagner à la voix, ce dernier a d’ailleurs particulièrement soulevé la foule lors de l’ultime chanson du concert : Duel of the Fates. Apashe a également invité sur scène Geoffroy, qui performait sur le même plateau quelques heures auparavant. Le DJ belge a profité de la présence d’artistes talentueux dans la ville de Baie-St-Paul pour intégrer à son orchestre le Burning Brass Band.
Plus qu’un concert, Apashe & Brass Orchestra offre une expérience qui prend aux tripes, aussi intense que divertissante, et qui promet de vous faire sauter au rythme des surprenantes mélodies tirées notamment de ses albums Antagonist et Renaissance.
Le duo punk DVTR était de retour au Festif après y avoir été à ses tout débuts, le festival les ayant invités alors qu’ils n’avaient sorti qu’une seule chanson. Le public les retrouvait sous le chapiteau, prêt à grouiller au rythme de leurs morceaux déjantés et politisés. En effet, avec des chansons intitulées Vasectomia ou encore Les flics (sont des sacs à merde), DVTR propose des paroles aussi tranchantes que leur genre musical.
Je ne pourrais dire qu’il s’agit d’un style accessible à tous, mais ils sauront gagner le cœur de ceux qui gardent l’esprit ouvert. Résonnant sous le toit humide du chapiteau, les sons de DVTR ont tout de même réussi à relancer la fête, qui n’était pas prête de se terminer.
Attachez votre tuque… Et vos chemises… Et tout ce que vous pouvez attacher, parce qu’une chose est certaine lors des performances du groupe de dance-punk montréalais : ça va brasser.
La table avait été mise par DVTR, et la foule était maintenant prête à dépenser le peu d’énergie qu’il lui restait lors du dernier spectacle offert sous le chapiteau. Déterminée, je me suis faufilée jusqu’à la première rangée, aux premières loges de la performance divertissante du chanteur Félix Bélisle. À noter que je n’ai pas réussi à garder ma place très longtemps. La foule se bousculait de droite à gauche, rendant l’expérience plus compliquée au niveau « écoute de la qualité musicale », mais assurément pertinente au niveau « comprendre ce qu’est réellement un concert de Choses Sauvages » : fougueux, irrévérencieux et un brin chaotique.
Un court moment de répit a été accordé lors de leur chanson Ariane, plus douce et connue, donnant envie à la foule de pousser la note… avant de retourner au programme principal : pousser son voisin. Il faut toutefois noter que le tout se faisait dans la bienveillance, dans le but de plonger dans l’expérience complète de Choses Sauvages. Un choix exemplaire comme spectacle de fin de soirée — je leur dois l’énergie qui m’a permis de demeurer éveillée jusqu’aux petites heures du matin.
Certains ayant mis leur alarme beaucoup plus tôt qu’à l’habitude, d’autres ayant décidé de braver la nuit, le public s’était retrouvé à la plage afin d’assister au spectacle de Joe Grass à 4 h 30 du matin. Les yeux lourds mais le cœur heureux, je n’ai pas regretté une seconde de manquer de précieuses heures de sommeil pour assister à ce concert de musique folk enveloppante. En guise de berceuse, Joe Grass a offert des chansons parfois douces, parfois plus affirmées, mais soulignant toujours le talent de l’artiste, qui a travaillé avec de grands noms de la musique tels que Patrick Watson et Elisapie.
Ce sont d’ailleurs ces influences que la foule a pu reconnaître entre les envolées musicales, avec pour trame de fond le chant des oiseaux du matin. Entre la vue époustouflante et la voix mélodieuse de Joe Grass, je n’aurais pu choisir meilleur concert pour conclure ma fin de semaine au Festif de Baie-St-Paul, dont l’expérience fut à la hauteur de la réputation de cet événement spectaculaire.
Afin de consulter toutes les couvertures du festival, rendez-vous sur le site internet d’atuvu.ca.