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Dimanche 27 juillet, à l’Amphithéâtre Fernand-Lindsay de Joliette, la 48e édition du Festival de Lanaudière présentait l’Orchestre Métropolitain (OM), dirigé par Yannick Nézet-Séguin, et le pianiste Marc-André Hamelin, dans une association ambitionnant d’être explosive. La détonation a bel et bien eu lieu, au sens propre et au sens figuré, car le tonnerre et la pluie ont été de la partie !
Yuja Wang, la pianiste virtuose annoncée et attendue, ayant dû se désister pour cause de maladie, c’est Marc-André Hamelin, notre célèbre et émérite virtuose québécois, un habitué du Festival de Lanaudière, qui l’a remplacée au pied levé en ne changeant strictement rien au contenu du programme prévu.
Quant à la regrettée absente, à qui nous souhaitons très certainement un prompt rétablissement, ce n’est, selon toute probabilité, qu’un au revoir lors d’une prochaine édition du Festival.
En préambule du concert, l’annonce de la substitution de Yuja par Marc-André a été saluée par une longue et bruyante salve d’applaudissements qui a clairement démontré la satisfaction de la foule – tous les détenteurs de billets ayant d’ailleurs déjà été prévenus du changement — et le fait que l'enviable réputation de Marc-André l’honore et le précède indéniablement.
Le programme regroupait, dans l’ordre de présentation, les quatre œuvres suivantes : D’un matin de printemps, de Lili Boulanger; Concerto pour la main gauche en ré majeur et Concerto pour piano en sol majeur, de Maurice Ravel; et Symphonie n° 2 en ré majeur, op. 4, de Jean Sibelius.
À mon humble avis, qui n’engage toujours que moi, D’un matin de printemps est une courte pièce orchestrale, d’à peine 6 minutes, un gentil divertissement, animé et enlevant, mais qui ne convainc pas nécessairement l’auditeur de courir s’en procurer une version sur disque ou par téléchargement sur internet. C’est un charmant hors-d’œuvre, qui a visiblement plu à une foule s’étant déplacée nombreuse pour l’occasion.
Le Concerto pour la main gauche, d’une durée de 19 minutes, a été la première flamboyante prestation de notre pianiste virtuoso. L’œuvre, dont la finale est plutôt spectaculaire, alterne méthodiquement les passages joués en solo par le pianiste et ceux où il se retrouve accompagné et porté par l’orchestre. Cette éloquente démonstration de savoir-faire a valu à Marc-André sa 1re légitime ovation debout de l’après-midi.
Je rappelle que ce Concerto pour la main gauche de Ravel, en un seul mouvement, a été composé entre 1929 et 1931, pour ensuite être créé à Vienne en 1932 « par son dédicataire, le pianiste autrichien Paul Wittgenstein qui a perdu le bras droit au cours de la Première Guerre mondiale.»
Après nous en avoir mis pleins les oreilles et les yeux de sa seule main gauche, Marc-André s’est ensuite attelé à nous livrer, des deux mains, 22 minutes de ravissement avec le Concerto pour piano en sol majeur, qui lui a valu, comme de raison, sa 2e et amplement méritée ovation debout.
L’œuvre propose un 1er mouvement enlevant, suivi d’un 2e tout en lenteur, en mélancolie et en subtilité, pour culminer avec un 3e que je qualifierais d’excitant et de virtuose.
Le talent et le métier ne s’achètent pas, mais ils se combinent pour donner des performances du tonnerre, même quand Mère Nature fait retentir ses coups de tonnerre, comme nous en avons été les témoins privilégiés.
En rappel, qui lui a valu une 3e ovation debout, Marc-André a joué en solo une attrayante et courte pièce qu’il n’a pas préalablement daigné identifier. Situation qui se répète couramment dans le domaine classique, comme s’il y avait proscription pour un musicien d’adresser la parole à la foule. Alors, spectateurs présents en cette occasion, si vous avez apprécié cette pièce, alors bonne chance pour la retrouver.
Le concert s’est grandiosement conclu par une mémorable prestation orchestrale de la Symphonie no 2 en ré majeur, op. 43 de Sibelius, en quatre mouvements contrastés, magistralement livrés par un orchestre qui nous a gratifiés de nombreux et exaltants moments d’embrasement que même la forte pluie — qui s’est inopinément invitée à l’événement — n’a pas réussi à contenir.
Eh oui ! Une pluie torrentielle a été au rendez-vous et a même obligé l’orchestre à se retirer durant quelque 10 minutes, peu après le début du 1er mouvement, des gouttes de pluie ayant réussi à se frayer un chemin jusqu’à certains instruments. Au retour de l’OM sur scène l’œuvre a été rejouée depuis le début et, en conclusion d’une majestueuse finale, sous un ciel redevenu serein, tous ces valeureux musiciens ont reçu un tonnerre d’applaudissements lors d’une insistante ovation debout plus que largement méritée.
L’excellent et très relevé Festival de Lanaudière se poursuit jusqu’au 3 août 2025. N’hésitez pas à consulter sa programmation qui a encore beaucoup à vous proposer et gâtez-vous en vous procurant des billets pour un prochain concert.