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La chanteuse, compositrice et productrice pakistano-américaine Arooj Aftab a complété sa tournée nord-américaine au Club Soda le 26 juin dernier dans le cadre du Festival International de Jazz de Montréal.
La chanteuse établie à New York a fait paraître il y a un peu plus d’un an son quatrième album Night Reign. L’opus regroupe une quantité impressionnante de collaboratrices et collaborateurs exceptionnels : la poète et musicienne Moor Mother, la guitariste Kaki King, le compositeur Vijay Iyer, etc.
La musique d’Arooj Aftab dépasse l’expérience d’écoute traditionnelle. Certaines de ses pièces, comme Raat Ki Rani, possèdent tant de profondeur et d’émotions qu’elles éveillent à la fois la nostalgie, le désir, la tristesse et l’espoir. Malgré la présence de tous ces sentiments plutôt contradictoires qui s’entrechoquent, la chanson allège les maux. La voix d’Aftab, les notes de piano, le rythme des percussions et le côté enveloppant de la basse nous forcent à l’abandon de toute forme de résistance, pour laisser place à la beauté du rêve que peut être la réalité.
La musicienne a performé jeudi soir dernier, devant une salle de spectacle bien remplie. Le public l’a chaudement accueillie et l’artiste a souligné sa reconnaissance. Une tournée de shooters de whisky a même été servie aux spectateurs joyeux, pour introduire la pièce portant le même nom que l’alcool.
Aftab, vêtue comme à son habitude de longs vêtements de couleur sombre, complétés par une paire de lunettes fumées, a chanté avec âme. Un verre de vin rouge à la main, la chanteuse nous divertissait avec ses histoires entre les morceaux, nonchalante et comique. Elle nous apprenait que des remixes exclusifs de certaines chansons allaient paraître le soir même.
La harpiste Maeve Gilchrist, le percussionniste Engin Kaan Gunaydin et le bassiste Petros Klampanis ont harmonieusement assisté Aftab. Chacun d’entre eux bénéficiant de son moment de gloire pour briller avec des solos époustouflants. Klampanis a également accompagné à la voix, ses collègues de scène l’ont ensuite applaudi simultanément avec l’audience.
Fatiguée mais paisible, j’ai quitté le Club Soda sur un nuage. J’aurais préféré pouvoir vivre la musique d’Arooj Aftab dans le contexte d’une salle de concert plus intime, mais le charme avait opéré malgré le lieu. C’est la tête pleine de bribes murmurées en ourdou que j’ai quitté le boulevard Saint-Laurent. Pour continuer le voyage, j’ai déposé mes écouteurs dans mes oreilles et j’ai amorcé l’écoute d’un album d’Aftab paru en 2021, Vulture Prince.
Suivez notre couverture du Festival International de Jazz de Montréal sur ce lien.