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Le spectacle Shiraz du chorégraphe iranien Armin Hokmi, établi à Berlin et à Oslo, était présenté à la Cinquième Salle de la Place des Arts, du 22 au 25 mai, dans le cadre du Festival TransAmériques (FTA). Retour sur une expérience sensuelle et hypnotisante.
Les six interprètes bougeaient déjà doucement sur le tapis de danse lors de l’entrée en salle du public. Vêtus de tenues claires, agrémentées de morceaux de tissus asymétriques couverts de motifs suggérant des taches d’aquarelle, ces derniers semblaient être dans un état de transe. Souliers de course aux pieds, les danseuses et danseurs suivaient le rythme d’une trame répétitive rappelant un mélange de musique de boîte de nuit et de musique du monde.
Leurs bassins se balançaient délicatement à l’unisson, escortés de tous petits pas à peine perceptibles. Ces doux déhanchements étaient accompagnés d’une impressionnante concentration, le visage des artistes affichant une expression à la fois calme et digne.
Les mouvements lascifs nous étaient partagés telle une offrande intime du corps dansant dans l’espace. Lents et gracieux, ils mettaient au défi notre capacité d’attention, la plupart du temps sollicitée de manière intense par les différents aspects de la vie quotidienne. Les interprètes évoluaient sous la lumière blanche des projecteurs, une main devant le visage, paume courbée. Les gestes à la fois voluptueux et robotiques, troublaient.
Après la patiente progression du premier tableau, les lumières se tamisèrent et passèrent au rouge, plongeant la salle dans une tout autre atmosphère. Le temps que nos yeux s’habituent à l’obscurité, je me retrouvais dans un état de fatigue proche de l’engourdissement, provoqué par un niveau d’attention soutenu depuis le début de la représentation. L’étrange fragilité des actions m’avait gardé en alerte. Je retenais ma respiration.
Les lumières retrouvèrent graduellement leur intensité, éclairant les couleurs franches de la réalité. Le spectacle prit fin, porté par une musique différente. Quelques nouveaux gestes venaient s’ajouter à la chorégraphie, puis les protagonistes se courbèrent vers le sol comme pour clore la parade.
Le FTA se déroule actuellement jusqu'au 5 juin 2025.