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La SuperFrancoFête accueillait hier un spectacle unique, dont le public pourra vanter sa présence pour le reste de sa vie. La comédie musicale Notre-Dame de Paris célèbre cette année sa 25e année de création, et, pour l’occasion, l’Agora du port de Québec recevait sur scène les interprètes originaux : Garou, Hélène Ségara, Julie Zenatti, Patrick Fiori et Daniel Lavoie, n’ayant pas été réunis sur scène depuis plus de dix ans. Un concert plus que complet, des surprises émouvantes, et un retour dans le passé qui restera imprégné dans chacune des personnes présentes hier, voilà ce qu’était Notre-Dame de Paris – l’événement 25 ans.
Dès notre arrivée, la foule a été prise en charge par DJ Montana, qui s’affairait déjà aux platines afin de réchauffer la foule en vue des trois heures de concert qui l’attendaient. Avec énergie, elle faisait vibrer la foule avec des classiques francophones « remixés » à sa sauce tels que La Corrida de Francis Cabrel ou encore Point de mire d’Ariane Moffatt. Puis, les lumières se sont tamisées, les projections de vitraux de cathédrales sont apparues sur les écrans et les musiciens se sont installés solennellement.
Sans grande surprise, c’est celui qui fait office de coryphée dans Notre-Dame de Paris, Bruno Pelletier, qui est apparu sur scène en premier. Vêtu d’un costume rose poudré, il a livré avec assurance les premières notes du Temps des cathédrales, l’œuvre phare de la comédie musicale. Puis, ses anciens partenaires de scène l’ont rejoint, suivis des comédiens faisant tourner la comédie musicale actuelle à travers le monde : Angelo Del Vecchio, Damien Sargue, Gian Marco Schiaretti et Jay. Natasha St-Pier, ayant déjà interprété le rôle d’Esmeralda, était également présente.
Bien plus qu’un concert, la célébration du quart de siècle de Notre-Dame de Paris était également l’occasion de rendre hommage aux créateurs d’un des spectacles ayant le plus marqué la francophonie : le grand Luc Plamondon et le génie musical Richard Cocciante. Ainsi, chacun a reçu hier une performance regroupant ses plus grands succès. Le medley de Luc Plamondon a fait renaître sur scène des classiques comme Ziggy, Cœur de rocker et, évidemment, Le blues du businessman, interprété avec brio par Bruno Pelletier.
De son côté, Richard Cocciante a pu se faire chanter ses titres tels que Marguerite, Avec simplicité et Il mio rifugio. Puis, l’homme est monté sur scène pour s’installer au piano afin d’interpréter Le coup de soleil, un moment qu’on ne voit qu’une fois dans une vie et qui a su faire verser quelques larmes à la foule et aux interprètes.
D’autres grands classiques de la francophonie ont été ajoutés à la soirée en guise de surprise, notamment Sous le vent chanté par Garou et Natasha St-Pier, L’amour existe encore, Ils s’aiment de Daniel Lavoie, et Il y a trop de gens qui t’aiment, le grand succès de la chanteuse Hélène Ségara. Je ne pourrais passer sous silence la performance de Bruno Pelletier et sa reprise de la chanson La Manic de Georges Dor, une öde à notre province qui a donné la chair de poule.
Mais revenons à nos moutons : Notre-Dame de Paris, puisque la comédie musicale était ce qui a fait se déplacer les foules. Bien que les chanteurs ne pouvaient pas livrer toutes les chansons de l’œuvre, la programmation de la soirée était généreuse ! À plusieurs reprises, j’ai dû me pincer tellement la performance livrée devant mes yeux relevait du mythique. En effet, revoir Hélène Ségara chanter Vivre, la chanson culte du personnage d’Esmeralda, ou encore voir surgir le trio Garou-Fiori-Lavoie pour livrer Belle, l’une des chansons les plus connues du répertoire, alors que les chanteurs ne l’avaient pas chantée ensemble depuis quinze ans, voilà des moments qui demeureront imprégnés à jamais.
Puis, il y a eu des performances de morceaux plus nichés de la comédie musicale comme Ave Maria Païen, La monture ou encore Florence, mais ce n’était pas un problème pour le public qui chantait aisément chacune des paroles de ces œuvres.
Notre-Dame de Paris est une comédie musicale que je décrirais comme « sale », ou du moins, qui désire sortir des codes. Mariant cirque, costumes grossiers et danse acrobatique, il était parfois étrange de retrouver les chansons dans un cadre aussi propre et posé. Heureusement, la foule a pu retrouver l’essence de l’œuvre durant quelques minutes lors de la performance de La fête des fous, servie par Bruno Pelletier, qui regroupait sur scène une troupe de danse qui a permis de faire revivre la folie de la pièce.
Je ne pourrais survoler chacune des performances, bien qu’elles méritent individuellement de se faire souligner, mais je me dois de parler de l’atmosphère touchante qui planait hier dans la ville de Québec. L’amour autour de la comédie musicale a fait lever les foules, et il faut une grande œuvre pour convaincre tous les artistes de se réunir 25 ans plus tard. L’émotion était d’ailleurs palpable lors de l’ovation finale, alors qu’Hélène Ségara n’a pu s’empêcher de verser quelques larmes à la vue de ses comparses.
Leurs voix sont devenues plus mûres, leurs visages ont changé et d’autres artistes ont pris la relève pour présenter Notre-Dame de Paris sur scène, mais la distribution originale occupe assurément une place indétrônable dans les cœurs des fans, et c’est ce qui se faisait ressentir hier.
Le tout s’est conclu sur Danse mon Esmeralda, le morceau qui termine également la comédie musicale, chanté par tous les artistes présents, qui ont invité Luc Plamondon et Richard Cocciante à venir les rejoindre afin de se faire remercier par le public comme il se doit. Bref, un anniversaire mémorable, prouvant que l’œuvre demeure d’actualité et semble même immortelle.