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L’œuvre Guérison de Joane Hétu, une production de SuperMusique en collaboration avec Le Vivier et Suoni Per Il Popolo, était présentée à l’Espace orange de l’Édifice Wilder, les 20 et 21 juin. Le récit musical, poétique et théâtral mettait en vedette l’Ensemble SuperMusique et la Chorale Joker.
Le fruit de quatre années de recherche, de création et de collaboration entre les différents artistes prenant part au projet nous a été proposé la semaine dernière. Il s’agissait d’un aboutissement musical en 3 mouvements, bourré d’authenticité, portant sur les thèmes de l’épreuve, de la douleur, de la résilience et de la guérison.
La longue proposition de 110 minutes, sans entracte, traitait plus précisément du diagnostic de cancer du sein que la fille de Joane Hétu a reçu en avril 2021, ainsi que des 18 mois de traitements intensifs précédant la rémission.
À l’image de la maladie, et des différentes étapes qui la composent, les arrangements nous transportaient dans des zones pesantes d’engourdissement et de mal être. On sombrait dans un abîme de léthargie, baigné des textes récités par Camille Paré-Poirier et chantés par Kathy Kennedy, Alexandra Templier, Elizabeth Lima, Susanna Hood, Flavie Dufour, David Cronkite, Jean Derome, Georges Nicolas Tremblay et Vergil Sharkya.
« Impératrice de mon inaction. Procrastinatrice de ma vie. Je suis fatiguée. Repose-toi. Je me couche sur le divan du rien. »
Les musiciens et musiciennes Guido Del Fabbro, Audréanne Filion, Stéphane Diamantakiou, Jean Derome, Joane Hétu, Pierre-Yves Martel, Bernard Falaise, Barah Héon-Morissette et Preston Beebe ont maintenu le bateau à flot, rayonnant tout particulièrement lors des moments d’improvisation. Leurs explorations musicales sensibles rendaient tangibles le trouble et l’angoisse. Le souffle des instruments à vent se mêlait à notre respiration durant les différents tableaux. La vibration des cordes et les battements de tambour assistaient les textes : le mot déséquilibre se traduisait par des sons décousus et chancelants, les espaces de colère prenaient la forme d’une musique forte et lourde.
Les choristes resplendissaient lorsque les émotions prenaient le dessus et que leurs mots se transformaient en expérimentations vocales. Lima a offert une performance époustouflante durant une pièce très rythmée aux côtés de Joane Hétu et de son fougueux solo de saxophone. Hood a performé quelques pièces chantées à l’avant de la scène, éblouissante de par sa présence et de par la sincérité de sa voix. Kennedy a clôturé le spectacle avec le morceau Inventer des chansons qui m’a fait verser une larme. La pionnière de l’art sonore a chanté avec tout son corps, le regard franc, nous redonnant espoir pour la suite.
Retrouvez la couverture de Suoni Per Il Popolo ici.