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Le duo électroacoustique HxH composé des musiciens de New York Chris Ryan Williams (trompette & électroniques) et Lester St. Louis (violoncelle & électroniques) était en visite à la Sala Rossa dimanche le 8 juin dernier. Le guitariste post-classique Emmanuel Jacob Lacopo et le saxophoniste skin tone donnaient le coup d’envoi de la soirée présentée par Suoni Per Il Popolo.
skin tone (James Goddard) a entamé sa proposition musicale un mbira à la main. Ses doigts ont balayé les touches de métal de manière répétitive, pour créer une toile de fond un brin filtrée par des effets. Les mouvements et les sons semblaient tranquillement l’entraîner dans un état de transe, propice à la création d’une performance percutante. Goddard a ensuite attrapé son saxophone pour nous offrir un morceau franc et féroce.
Le musicien soufflait avec cœur et âme, assisté par les tapotements des touches de métal de son instrument. La scène surélevée de la Sala Rossa était désertée pour l’occasion, Goddard se trouvait au même niveau que l’audience. Il a éventuellement quitté sa place à l’avant, pour se mettre à déambuler dans la salle. L’artiste criait par moment entre les notes fougueuses émanant de son cornet de métal.
La performance offerte par HxH était de l’ordre de la pratique spirituelle. Les deux artistes ont fait éteindre toutes les lumières pour ne conserver que l’éclairage diffus de leur matériel électronique. Peu à peu, une texture sonore enveloppante s’est élevée des hauts-parleurs et le public s’est tu. Commençait alors une exploration musicale d’une profondeur abyssale qui nous transporterait loin.
J’ai pour ma part plongé dans les méandres de mon subconscient, m’abandonnant aux rythmes parfois ronds, parfois aiguisés, créés par les manipulations de Williams et St. Louis. Leurs visages affichaient une expression concentrée et calme. Ils semblaient être dans un état second, évoluant doucement à travers leurs filages et leurs boutons clignotants.
La formation de HxH remonte à il y a environ 3 ans. Leur premier enregistrement studio, STARK PHENOMENA, est paru cette année. Le duo mélange trompette, violoncelle et électronique, érigeant de vastes étendues sonores profondément intimes. Williams et St. Louis puisent dans le jazz, l’improvisation, le classique et le noise, fusionnant en temps réel des instruments acoustiques, électroniques et une grande variété d’enregistrements.
Les deux artistes précisent sur leur page Bandcamp que la musique de leur album est imprégnée d’un son plein d’espoir, de grâce, et d’une attention bienveillante. Le spectacle s’est terminé un peu comme lorsque l’on se réveille d’un rêve, au bord du réel.