Elle erre dans le songe, il respire ailleurs, c’est une création subtile, absurde et onirique qui allie danse et littérature, dans un délicat mouvement qui se joue entre les mots et le corps. Un unique spectacle présenté à la Place des Arts dans le cadre du Festival international de la Littérature .

Au début, il y a deux femmes talentueuses, Louise Bédard à la danse et Guylaine Massoutre au texte. Chacune éprouve une fascination pour le médium de l’autre. Guylain Massoutre, aussi critique de danse,  écrit un jour Pavane, un ouvrage hybride entre l’essai artistique et la poésie, avec le désir de mettre des mots sur la fluidité du mouvement, et notamment sur cette respiration qui traverse les créations scéniques de Louise Bédard.

Après un an et demi de création Elle erre dans le songe, il respire ailleurs exprime la délicatesse de la rencontre, et fait émerger une relation multiforme aux atours magiques. Des êtres imaginaires prennent vie comme dans un rêve, et improvisent une grammaire physique à partir de différentes matières (tissu, corps, sol). Ainsi, ils forment des sculptures tantôt antiques, tantôt contemporaines qui n’en finissent pas de bouger, de se métamorphoser.

Pour les 30 ans de la compagnie LOUISE BÉDARD DANSE, la chorégraphe a imaginé ce spectacle inédit, entièrement inspiré de l’œuvre Pavane publiée aux éditions Le Noroît en 2018. À partir de bribes de ce texte corporel qui, je la cite, « n’est pas une histoire d’un homme et d’une femme, mais d’une rencontre », elle imagine un duo poétique composé des danseurs Marie-Claire Forté et Nicolas Patry.

En alternance avec la musique et des extraits du livre, les mouvements dansés évoquent le souvenir, les rêves, le désir. Autant de thèmes chers à l’auteure, que l’on retrouve par strates dans le texte, et par couche de détails dans la gestuelle des danseurs. Sur scène, Marie-Claire Forté et Nicolas Patry dansent, chantent, rient et émettent même des bruits de toutes sortes qui brisent le drama et confèrent un ton décalé et amusant à la pièce. Les deux formes d’arts se rencontrent alors dans une mystérieuse alchimie qui réussit à faire danser les mots et parler les corps.

Des comptines créées par la chorégraphe explorent aussi le potentiel de la voix des danseurs et s’inspirent de la thématique du continent naufragé, comme un clin d’œil à l’autre ouvrage de Guylaine Massoutre, Escale Océan.

Au-delà des mots, Elle erre dans le songe, il respire ailleurs réussit à interpréter toute la poésie du texte Pavane de Guylaine Massoutre et dévoile le passage du temps, dans un mouvement de corps qui ne s’arrêtent jamais de vivre.

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Texte et lecture : Guylaine Massoutre

Chorégraphie : Louise Bédard avec la participation des danseurs

Interprétation/Danse : Marie Claire Forté et Nicolas Patry

Musique : Malitzin Cortès CNDSD et DJ Voilà

Costume : Marilène Bastien et Valeska G.

Lumières : Anne-Marie Rodrigue Lecours