La salle Pauline-Julien était remplie à craquer, en ce dimanche pré-neigeux de novembre, pour accueillir le grand ténor, enfant chéri des Québécois, Marc Hervieux. Souriant, décontracté et visiblement en forme, il arrive sur scène sous une bonne salve d'applaudissements, précédé de son talentueux pianiste Benoît Sarrasin.

Et la magie s'installe! Il ouvre son tour de chant avec la chanson-culte de Brel « Quand on n'a que l'amour... » Sa voix profonde, ses bras grands ouverts, son interprétation juste et sensible de cette magnifique chanson traversant les âges, nous nous sommes tous retrouvés gaga, conquis et livrés sans défense à son charme avéré, durant les deux heures et demie qu'a duré le spectacle.

Deux heures de bonheur, deux heures de magie, deux heures de rêve éveillé... C'est qu'il est entourloupeur, ce Marc Hervieux! Il sait nous parler, nous faire rire, nous faire goûter ses chansons, en plus de nous faire chanter! Très à l'aise sur scène, il raconte de multiples anecdotes savoureuses, très drôles, auxquelles répond en s'esclaffant le public, visiblement heureux. L'une n'attend pas l'autre, comme on dit... Entre deux chansons, disert, sympathique et rigolo, il nous raconte les mille et une péripéties vécues lors de ses tours de chant, qui l'ont mené partout à travers la planète... Quel plaisir de l'entendre et de participer à ce dialogue intense, amoureux et vibrant qu'il a su installer, dès son entrée sur scène, avec son public!

Dans ce spectacle « carte blanche » piano et voix, aucun programme n'est distribué aux spectateurs. Nul besoin, tout simplement! Seuls le plaisir de la découverte, le désir de la surprise et la certitude d'être comblés nous animaient. Et les organisateurs ne se sont pas trompés. C'est au son des Oh! et des Ah! surgissant partout dans la salle, et accompagnés d'applaudissements spontanés, que nous manifestions notre joie, devant le choix des chansons interprétées. « Une chance qu'on s'a » de Jean-Pierre Ferland, « La maison sous les arbres » de Gilbert Bécaud, « Imagine » de John Lennon, « Halléluia » de Leonard Cohen, « Je ne regrette rien » d'Édith Piaf, « Ils s'aiment » de Daniel Lavoie, quelques chansons italiennes, dont la fameuse Besame Mucho, et plusieurs autres, pour refermer la boucle avec « La Quête » de Brel. Ouf! Quel bouquet de rêves et de chansons il nous a offerts! Et comme il avait parfois « besoin » d'un choeur pour l'accompagner, nous ne nous sommes pas fait prier pour chanter... Paraît-il qu'une tournée s'en vient, pour le public que nous formions, tellement nous étions bons!

Marc Hervieux, extrêmement généreux de son temps et de sa présence, s'est prêté gentiment à une séance de signature et de photos après le spectacle.

La salle Pauline-Julien est une salle tout indiquée pour recevoir des artistes comme Marc Hervieux et son excellent pianiste-accompagnateur, Benoît Sarrasin. D'une grandeur moyenne, chaleureuse, avec ce nom, « Pauline-Julien », si évocateur de la passion débordante et de la fougue de cette très grande artiste québécoise, cette salle porte en elle toute la chaleur et la prédisposition nécessaires pour recevoir de grands artistes d'ici et d'ailleurs.

C'est donc la tête remplie de chansons et de joie que nous sommes sortis du Cegep pour affronter... la neige!

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