Le 30 juillet, par une superbe journée ensoleillée, avait lieu le spectacle conjoint de Gregory Charles et de Marc Hervieux à l'amphithéâtre Fernand-Lindsay, dans le cadre du Festival de musique classique de Lanaudière. Cet après-midi-là n'a été que plaisir, chants et communion des chœurs et des cœurs.

Sur l'immense pelouse bien verte de l'amphithéâtre, les gens pique-niquent, installent leur chaise et parasol et profitent du beau temps avant le spectacle. Il y a du monde – beaucoup, beaucoup de monde – sur le site principal du Festival de musique classique... Il faut dire qu'aujourd'hui, c'est un jour vraiment spécial : les spectateurs auront droit à un « deux pour un », avec deux immenses artistes pour le prix d'un seul!

À 14h15 tapantes, Marc Hervieux fait son entrée sous un tonnerre d'applaudissements. Gregory se met au piano. Dès la première chanson, on sent l'immense complicité entre les deux chanteurs. Gregory, toujours taquin, décide des règles du jeu : il ne dira pas d'avance quel titre il jouera... Marc Hervieux devra le deviner, juste à entendre les premiers accords. Et c'est parti! Ce dernier n'a aucun mal à reconnaître les chansons jouées... Il hésite seulement en quelle langue les faire : pour certaines d'entre elles, il a le choix entre 3 langues différentes… ! Il choisit par contre l'italien ou l'espagnol, soit la langue originale des chansons. La troisième, l'Ave Maria de Schubert, apporte un moment de recueillement et fait fondre tous les cœurs de ce public âgé. Disons-le sans ambages : il n'y a à peu près que des têtes blanches dans l'auditoire... Ce qui fait dire à Gregory Charles, en s'adressant à un petit garçon dans la foule : « Ton grand-papa ne t'avait pas dit qu'il t'emmenait au cimetière, hein ? » Et la foule, de s'esclaffer, tout en ripostant ! Marc Hervieux et Gregory Charles sont deux bons vivants, qui adorent rire et faire rire. Ils pimentent donc leur tour de chant de plusieurs farces, mimiques et remarques drôles qui amusent bien les spectateurs. L'atmosphère est résolument bon enfant, la journée, radieuse, et tout le monde est bien disposé à passer un excellent après-midi...

La première partie est composée de titres presqu'exclusivement italiens. Marc Hervieux, ce ténor extrêmement talentueux, s’approprie, de sa seule voix, l'immense amphithéâtre rempli à pleine capacité. De temps à autre, Gregory Charles chante avec lui en duo. Ce sont des moments magiques.

Après une entracte d'une quinzaine de minutes, les deux joyeux comparses entament la deuxième partie du concert. Cette fois, la vedette est clairement réservée à Gregory. Marc Hervieux l'accompagne, simplement. Toujours aussi taquin, Gregory change les règles du jeu. Cette fois, c’est au public de donner simplement une date, entre 1945 et 2017. Et Gregory Charles, véritable encyclopédie vivante, joue une chanson qui a été composée cette année-là. C'est ainsi que nous avons droit à quantité de dates, et de la même façon, à quantité de chansons, parcourant les huit décennies. Citons-en quelques-unes, en vrac : La valse à 3 temps, La vie en rose, La mer, Dégénération, Yesterday, Bozo, Aline, Con te partiro, C'est rien qu'un début, Un peu plus haut..., La manic, etc. Ainsi, tous y trouvent leur compte, quelle que soit la décennie de leur naissance.

Ces deux grands monuments de la chanson possèdent une très grande expérience de la scène, et cela se sent. Extrêmement à l'aise sur scène, habitués de donner des concerts ensemble, ils s'amusent ferme, et nous font partager leur bonheur. À plusieurs reprises, ils font chanter la salle... ce qui fonctionne toujours à merveille...

Ainsi les gens repartent, tout sourire, heureux de ces deux heures bien remplies, avec en tête toutes leurs chansons préférées... Ce jour-là, près de 6 000 personnes s’en vont chez elles le cœur en fête et la chanson aux lèvres...

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