La compagnie les Productions de l’instable interprète Parc, sa nouvelle création, au Théâtre Aux Écuries jusqu’au 3 juillet. Mis en scène par Frédéric Barbusci, ce spectacle reconfigure les règles du théâtre d’improvisation en intégrant la scénographie et la lumière comme des acteurs à part entière de la représentation.

Frédéric Barbusci, pratique l’improvisation depuis désormais plus de 30 ans. Désireux de redonner ses lettres de noblesse à ce genre théâtral, celui-ci entame un laboratoire de recherche en 2019 au Théâtre des Écuries. Pour développer son projet Parc, il s’entoure de collaborateurs de confiance, taillés sur mesure pour reconstituer ce qu’il a en tête.

Un spectacle qui transforme ses comédiens

L’espace de Parc est conçu comme un terrain de jeu qui pousse les acteurs à s’adapter pour échanger. Chaque jour, la scénographe Odile Gamache transforme le plateau pourvu de sept modules, tandis que Joëlle Leblanc ajuste l’éclairage en fonction du nouvel agencement. Le soir même, à l’heure de la représentation, c’est en rentrant dans la salle que les interprètes le découvrent. Dès lors, ces derniers doivent recevoir l’installation et l’apprivoiser.  

Le spectacle étant encore à ses débuts, les six comédiens semblent surpris par la nature polymorphe de la structure qui la veille formait un simple « x ». Tandis que l’un d’entre eux sacre en constatant sa complexité, Cynthia Trudel et Frédéric Barbusci apprécient sa beauté depuis le haut des tribunes. Très vite, ils en redescendent pour aller tester leur jouet à taille humaine avec leurs compagnons. Sobrement vêtus de gris et de noir, ils s’élancent, glissent et disparaissent derrière les blocs obscurs. Pour mieux appréhender leurs formes, ils discutent et partagent entre eux leurs réflexions sur le drôle de monticule.

Crédit photo : Arach’ Pictures—Najim Chaoui

Une narration qui va au gré des émotions

Les blagues fusent alors que les comédiens se familiarisent avec l’espace et sa lumière. Tantôt bleue et perçante ou jaune et douce, celle-ci met en valeur les silhouettes. Leurs ombres se découpent sur les murs. Les interprètes s’inspirent les uns des autres pour occuper le champ. Après une première ronde d’observation consacrée au geste physique, l’histoire s’installe quand Dominiq Hamel, l’instrumentiste du groupe, frappe les modules pour faire résonner les sons et les voix.

Le ton du spectacle évolue d’une représentation à l’autre. La forme de la structure impacte les mouvements, les interactions et les dialogues des artistes imprégnés par les événements ou les réflexions qui animent leur quotidien. Une narration très pragmatique peut en outre céder la place à l’absurde au milieu de la soirée. Ainsi on voyage du drame à l’humour en passant par la comédie musicale pour parler des sujets qui habitent les interprètes en dehors des planches. 

Lors d’une discussion organisée après la pièce, Frédéric Barbusci explique d’ailleurs être largement influencé par les réactions du public quand il joue. « Tout est possible », termine-t-il après avoir reçu les commentaires d’une audience enthousiaste et curieuse de voir ce spectacle continuer de se transformer.

Crédit photo : Arach’ Pictures—Najim Chaoui

> Parc est présenté le 29, 30 juin et 2, 3 juillet 2021 au Théâtre aux Écuries.

Toutes les informations sur le site du Théâtre aux Écuries.